Égypte : Sissi appelle les Égyptiens à faire des sacrifices pour l’économie du pays
Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a défendu dimanche l’augmentation drastique du prix de l’essence et décrété une hausse des taxes sur le tabac et l’alcool, pour tenter de juguler l’important déficit de l’État.
Dans la nuit de vendredi à samedi, le gouvernement avait annoncé une baisse drastique des subventions sur l’essence – dont les prix sont actuellement parmi les plus bas du monde – provoquant la colère de chauffeurs de taxis.
Dans le pays où les crises à répétition depuis début 2011 ont fait fuir touristes et investisseurs et mis l’économie à genoux, l’État consacre plus de 30% de son budget aux subventions sur les hydrocarbures et les produits alimentaires.
Dimanche, alors qu’il rencontrait la presse égyptienne, Abdel Fattah al-Sissi – élu avec 97% des voix en mai, onze mois après avoir destitué l’islamiste Mohamed Morsi – a défendu cette hausse. "Que nous le voulions ou non, ces décisions devaient être prises, maintenant ou plus tard", a-t-il dit, selon des propos rapportés par le site du quotidien gouvernemental Al-Ahram.
Une augmentation des impôts et du prix de l’électricité
"Il vaut mieux affronter (la situation) plutôt que de laisser le pays couler", a ajouté celui qui fait campagne pour l’austérité et a appelé les Égyptiens à faire des sacrifices pour l’économie de leur pays.
Et à compter de lundi, selon l’agence officielle Mena, le prix des cigarettes importées sera augmenté de 50%, tandis que celui des cigarettes produites localement sera augmenté de 1,75 à 2,75 livres égyptiennes (de 0,18 à 0,28 euro). En outre, les taxes sur la bière seront augmentées de 200% et celles sur le vin de 150%.
Alors que des craintes se font jour sur une possible augmentation de nombreux biens de consommation en réaction à la hausse des prix du carburant, Abdel Fattah al-Sissi a reconnu qu’il n’existait pas pour le moment de mécanisme de contrôle des prix, promettant toutefois, selon Mena, qu’ils seraient mis en place sous six mois.
Le gouvernement a également approuvé une augmentation des impôts et annoncé que le prix de l’électricité augmenterait graduellement sur cinq ans.
Alors que près de 40% de la population – quelque 34 millions de personnes – vit en-dessous ou tout juste au-dessus du seuil de pauvreté, selon le gouvernement, l’économie égyptienne surnage actuellement grâce aux aides du Golfe.
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