Centrafrique : des « centaines » de personnes fuient des affrontements près de Paoua

Des « centaines » de personnes ont fui les affrontements entre groupes armés qui ont lieu depuis mercredi soir autour de la ville de Paoua, dans le nord-ouest de la Centrafrique, a appris dimanche l’AFP auprès de Médecins sans frontières (MSF).

Des gendarmes et officiers de police centrafricains, en patrouille à Bangui, le 2 janvier 2016. © ISSOUF SANOGO / AFP

Des gendarmes et officiers de police centrafricains, en patrouille à Bangui, le 2 janvier 2016. © ISSOUF SANOGO / AFP

Publié le 31 décembre 2017 Lecture : 2 minutes.

« Il y a des affrontements sur presque tous les axes autour de Paoua. Nous avons vu des centaines de personnes fuir leurs villages pour se réfugier à Paoua », a déclaré par téléphone Jean Hospital, coordinateur projets de MSF à Paoua.

Ces affrontements opposent depuis mercredi soir le groupe armé Mouvement national pour la libération de la Centrafrique (MNLC) créé en octobre par le « général » autoproclamé Ahamat Bahar, au groupe armé Révolution et Justice (RJ).

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Les affrontements dans cette zone ont violemment repris fin novembre après qu’un chef de RJ, Clément Bélanga, accusé de nombreuses exactions contre la population, a été tué par des membres du MNLC, selon des sources concordantes.

Victimes collatérales

Depuis mercredi et le début des combats autour de Paoua, MSF indique avoir admis huit blessés à l’hôpital de la ville, dont certains dans un état critique. « On a reçu des civils qui ont été directement visés par des tirs d’armes à feu ou ont été attaqués à la machette. D’autres sont des victimes collatérales des affrontements », a affirmé M. Hospital.

« Les RJ ont dit à la population de s’enfuir pour laisser la voie ouverte au cas où ils attaqueraient », a de son côté raconté à l’AFP Roy-Rodrigue Doutoumbaye, pasteur de la ville de Bétoko, proche de Paoua.

« Ils voulaient vraiment me tuer, mais comme j’avais 110.000 francs (environ 190 euros) sur moi ils ont pris l’argent et m’ont laissé en vie » a pour sa part raconté Jope, un habitant de Bétoko de 52 ans atteint de tuberculose et blessé par balle à la tête, admis à l’hôpital de Paoua.

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« Si nous restons seules en ville nous risquons de nous faire violer. Nos maris sont partis au champ pour s’occuper des récoltes », a elle expliqué Marie-Angèle Dembaye, sur la route entre Betoko et Paoua. « Des hommes armés commençaient à tourner en ville pour chercher des femmes », selon elle.

Entre 15.000 et 17.000 personnes déplacées à Paoua

« La situation va être rapidement très compliquée, car ces personnes n’ont pas toutes de famille pour les accueillir à Paoua », s’inquiète dimanche Jean Hospital d’MSF.

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Selon les derniers bilans du Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR) et de la Croix rouge (CICR), il y avait mi-décembre entre 15.000 et 17.000 personnes déplacées à Paoua.

La Centrafrique est embourbée dans un conflit meurtrier depuis 2013. L’Etat, décimé, n’a de contrôle que sur une maigre partie du territoire national, tandis que les groupes armés s’affrontent dans les provinces pour le contrôle du diamant, de l’or et du bétail dans ce pays qui est l’un des plus pauvres du monde.

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