Guinée équatoriale : Obiang dénonce une « guerre » en préparation contre lui
Le président de Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema, a appelé à la « vigilance », car une « guerre » est en préparation contre son régime.
Putsch déjoué en Guinée équatoriale : qui voulait la chute d’Obiang ?
Fin décembre, Malabo a affirmé avoir déjoué un coup d’État. Des « mercenaires » ont été arrêtés, des personnalités politiques interpellées et accusées d’avoir fomenté cette tentative de putsch. Enquête sur les dessous de cette « opération Obiang » qui a fait long feu.
Ses déclarations sont intervenues au lendemain d’une « tentative de déstabilisation » dénoncée vendredi par Malabo après l’arrestation d’une trentaine d’hommes armés à sa frontière avec le Cameroun.
« On est en train d’organiser une guerre car ils disent que j’ai passé beaucoup de temps au pouvoir », a déclaré samedi le président équato-guinéen en appelant ses compatriotes à la « vigilance » pour éviter que ce « on » – dont il n’a pas dit ce qu’il recouvrait – ne renverse son régime.
Le chef de l’Etat n’a en particulier pas indiqué s’il faisait référence à la trentaine d’hommes armés interpellés mercredi à la frontière entre le Cameroun et la Guinée équatoriale.
Malabo avait parlé vendredi de « tentative d’invasion et de déstabilisation ».
Renforts de l’armée équato-guinéenne
La Guinée équatoriale a fermé mercredi sa frontière avec le Cameroun et le Gabon, au moins le poste-frontière de Kye Ossi, là où ont eu lieu les arrestations.
« La frontiere entre la Guinée équatoriale et le Cameroun de Kye Ossi est toujours fermée, et même la frontière avec le Gabon », a indiqué dimanche à l’AFP par téléphone Gustavo, un habitant d’Ebibeyin, ville équato-guineenne proche des frontières avec le Cameroun et Gabon. Une information confirmée par d’autres habitants.
Des sources locales contactées par l’AFP, ont en outre indiqué que des renforts de l’armée équato-guinéenne ont été envoyés à la frontière avec le Cameroun.
Les autorités équato-guinéennes n’ont pu être jointes par l’AFP qui souhaitait obtenir confirmation de la femerture des frontières et de l’envoi de renforts militaires.
« Je veux une transition heureuse, je ne veux pas la guerre », a affirmé Obiang, 75 ans, dont 38 au pouvoir, qui s’exprimait lors de la cérémonie des « voeux de bien-être » adressés au président par le public, les militants du parti au pouvoir, les institutions législatives et le pouvoir judiciaire.
Quand vous voulez, vous pouvez me dire ‘Président, tu as déjà travaillé beaucoup’, et je m’en irai
« Je ne suis pas au pouvoir parce que je veux y être. Quand vous voulez, vous pouvez me dire ‘Président, tu as déjà travaillé beaucoup’, et je m’en irai », a ajouté le président Obiang, dont les propos ont été diffusés à la télévision d’Etat.
Depuis les élections générales du 12 novembre, où le pouvoir a obtenu 99 sièges sur 100 au Parlement, le parti d’opposition Citoyens pour l’innovation (CI) – qui a obtenu le dernier siège – déplore des « dizaines » d’arrestations de ses militants, dans les capitales politique Malabo et économique Bata.
Les autorités n’ont pu être jointes par l’AFP concernant ces présumées arrestations. Les médias publics n’en ont pas fait état.
Un autre parti d’opposition, Convergence pour la Démocratie Social (CPDS), a demandé dans un communiqué « la libération » des militants CI, et au gouvernment d’ »informer la population sur ce qu’il se passe ».
Dirigeant son pays d’une main de fer depuis son accession à la présidence en 1979 par un coup d’État, Teodoro Obiang Nguema, doyen des chefs d’État du continent pour la longévité au pouvoir, a été réélu en avril 2016 avec plus de 90% des suffrages.
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