Guinée-Bissau : formation du premier gouvernement du régime de José Mario Vaz
La Guinée-Bissau s’est dotée vendredi d’un gouvernement sous la direction du Premier ministre, Domingos Simoes Pereira, une équipe dominée par le parti du président José Mario Vaz investi il y a onze jours, selon un décret rendu public à Bissau.
Le Premier ministre, Domingo Simoes Pereira, nommé chef du gouvernement le 25 juin et investi jeudi, est, depuis février, le président du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC, la formation du chef de l’Etat José Mario Vaz), qui a mené la guerre d’indépendance contre le colonisateur portugais et est aujourd’hui la première formation dans le pays.
Son équipe est composée de 16 ministres et 14 secrétaires d’Etat et comprend quatre femmes, dont Cadi Mané, nommée ministre de la Défense et Carmelita Pires, nommée ministre de la Justice. Leurs deux autres collègues femmes sont Valentina Mendès à la santé et Giloni Nan Tamba Nhassé aux affaires sociales.
Mario Lopes da Rosa, qui était ministre de la Pêche durant la transition, devient chef de la diplomatie. Botché Candé, qui fut ministre du Commerce sous le régime du Premier ministre Carlos Gomes Junior, renversé par un coup d’Etat militaire le 12 avril 2012, devient ministre de l’Administration interne (Intérieur) tandis le département de l’Economie et des Finances échoit à Géraldo Joao Martins, ex-fonctionnaire à la Banque mondiale.
Une majorité de membres du PAIGC
Les membres du gouvernement sont en majorité du PAIGC, mais ils comprennent aussi des représentants du Parti de la rénovation sociale (PRS, deuxième formation du pays), de l’Union pour le changement (UM) et du Parti de la convergence démocratique (PCD). Toutes ces formations siègent à l’Assemblée nationale.
L’annonce du gouvernement intervient onze jours après l’investiture, le 23 juin, du président José Mario Vaz et seize jours après l’installation, le 17 juin, des nouveaux députés.
José Mario Vaz, 57 ans, a été élu au second tour de la présidentielle le 18 mai, avec 61,90% des voix, face à Nuno Gomes Nabiam (38,10%), candidat sans étiquette, qui était soutenu par le PRS et des chefs de l’armée.
Les nouveaux députés ont été élus le 13 avril. La nouvelle Assemblée nationale, présidée par l’ex-ministre Cipriano Cassama, est dominée par le PAIGC qui y dispose de 57 parlementaires sur 102. Le PRS y a 41 sièges, le PDC deux, l’UM et le Parti de la nouvelle démocratie (PND) en ont chacun un.
Retour de la légalité constitutionnelle
La formation du nouveau gouvernement était la dernière étape du retour de la Guinée-Bissau à la légalité institutionnelle. Les élections ont mis un terme à la période de transition, un peu plus de deux ans après le putsch du 12 avril 2012 en Guinée-Bissau.
Ce pays, ex-colonie portugaise de 1,6 million d’habitants, est abonné aux coups d’Etat depuis son indépendance en 1974. L’instabilité politique et la pauvreté y ont facilité depuis des années l’implantation de trafiquants de drogue, avec la complicité présumée de hauts responsables de l’armée.
Le jour de son investiture, organisée dans un stade Bissau, le président Vaz s’était notamment engagé "au dialogue avec les partis politiques, le gouvernement et l’Assemblée nationale".
"L’instabilité chronique dans lequel se trouve notre pays n’est pas la cause de nos problèmes, mais plutôt une conséquence de l’extrême pauvreté (. . . ) que nous allons tous combattre", avait-il déclaré en présence d’environ 15 000 personnes et de dix chefs d’Etat ouest-africains.
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