Burkina Faso : Zéphirin Diabré convoqué à la gendarmerie suite à ses plaintes contre Simon Compaoré

Le chef de file de l’opposition burkinabè, Zéphirin Diabré, a été entendu par la gendarmerie ce mardi matin, suite à ses deux plaintes déposées contre le ministre de la Sécurité, Simon Compaoré, pour diffamation et détention illégale d’arme à feu.

Zéphirin Diabré, président de l’UPC à Ouagadougou le 19 avril. © Sophie Garcia/ Hanslucas.com pour JA

Zéphirin Diabré, président de l’UPC à Ouagadougou le 19 avril. © Sophie Garcia/ Hanslucas.com pour JA

Aïssatou Diallo.

Publié le 2 janvier 2018 Lecture : 2 minutes.

Son entretien avec la gendarmerie était très attendu. Zéphirin Diabré, président de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) et chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso, a été convoqué ce mardi 2 janvier à la brigade de gendarmerie de Paspanga, à Ouagadougou, suite aux plaintes qu’il a déposées le 4 décembre dernier contre Simon Compaoré, le ministre de la Sécurité.

Durant la rencontre, de près de trois quarts d’heure, il a notamment été question du maintien de sa plainte et de l’authenticité de la vidéo polémique, qui est le déclencheur de cette affaire.

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Tout est en effet parti d’une vidéo devenue virale fin octobre, postée sur les réseaux sociaux au Burkina Faso. On y voit notamment Simon Compaoré, vêtu d’un gilet pare-balles et d’un fusil à la main. Il se trouve alors au domicile de Ladji Coulibaly, un député dissident du groupe parlementaire de l’UPC.

Celui-ci et sa famille auraient été menacés par des individus, qui lui reprochent son départ de l’UPC, en compagnie de douze autres députés du parti, pour fonder leur propre groupe : le « groupe parlementaire UPC/Renouveau démocratique ». Une dissidence perçue comme une manipulation du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), parti au pouvoir, dont Simon Compaoré est vice-président.

« Une infraction punie par la loi »

Dans cette vidéo, le ministre de la Sécurité rassure le député sur les mesures de sécurité prises pour les protéger, lui, ainsi que sa famille. Il insinue également l’implication de Zéphirin Diabré dans cette supposée agression planifiée. Il insiste ainsi : « Le pays est gouverné […] Est-ce que j’ai l’air de plaisanter ? […] Vous serez protégés et demain, même Zéphirin, on va le convoquer, parce qu’il ne peut pas dire qu’il n’est pas au courant. »

Des propos qui suscitent de nombreuses réactions et l’indignation du chef du parti d’opposition. Le 4 décembre 2017, Zéphirin Diabré dépose deux plaintes contre Simon Compaoré pour diffamation et « détention illégale d’arme à feu ».

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Quelques jours plus tard, dans un communiqué de presse, le chef de file de l’opposition rappelle que « ces agissements constituent une infraction punie par la loi pénale ». L’article 537 du Code pénal burkinabè dispose que : « est puni d’un emprisonnement de un à cinq ans et d’une amende de 300 000 à 1 500 000 francs ou de l’une de ces deux peines seulement, quiconque, sans autorisation légalement requise, fabrique, exporte, importe, détient, cède, vend ou achète une arme à feu ou des munitions ». « Simon Compaoré a clairement enfreint aux dispositions de l’article », insiste-t-il dans le communiqué.

Joint par Jeune Afrique, Zéphirin Diabré explique : « Nous souhaitons seulement que les dispositifs qui punissent le fait qu’un civil se promène avec des armes de guerre soient appliqués. Le Procureur du Faso s’est saisi de l’affaire et une enquête est en cours. »

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