Algérie : une manifestation des médecins résidents tourne à la bastonnade
Les forces de l’ordre ont violemment dispersé un rassemblement de médecins ce mercredi. Résultat : une vingtaine de blessés, dont un grave, ainsi que plusieurs arrestations, selon leur syndicat.
Plusieurs médecins ont été blessés, ce mercredi 3 janvier, dans un affrontement avec les forces de l’ordre à l’hôpital universitaire Mustapha Pacha d’Alger.
« Nous étions en train de protester à l’intérieur de l’hôpital ce matin. À 10 h 30, quelques confrères ont tenté de franchir la porte. C’est à ce moment-là que la police est entrée dans l’enceinte hospitalière et nous a agressée à coups de matraques. Résultat : une vingtaine de blessés, dont un grave, et neuf arrestations », témoigne Mohamed Taileb, membre du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra), joint sur place par Jeune Afrique.
Sur sa page Facebook, la section algérienne d’Amnesty International a dénoncé cette répression, affirmant que le droit de manifester est garanti par la Constitution algérienne.
Pour sa part, le Comité des médecins résidents d’Oran a publié un communiqué dénonçant « des attaques sauvages » contre ses confrères, qui étaient en sit-in national à Alger.
Au centre : la réforme du service civil
Depuis le mois d’octobre, un bras de fer oppose ce Collectif de médecins résidents au ministre de la Santé, Mokhtar Hasbellaoui. Ses membres demandent une réforme du service civil, avec leur dispense du service militaire, à l’instar des autres Algériens, ainsi que l’amélioration de leurs conditions de travail.
Fin décembre, le ministre a promis de répondre favorablement à leurs doléances, à l’exception du service militaire, qui relève des compétences du ministère de la Défense nationale.
Tous frais payés
« Nous avons tenu des réunions avec le ministère qui n’ont abouti à rien », riposte Mohamed Taileb. Le syndicat demande l’amélioration de ses conditions de travail depuis 2011. Un des principaux points d’achoppement avec le gouvernement : le service civil.
Il demande que les médecins résidents – évalués à 15 000 entre médecins, pharmaciens et chirurgiens dentistes – et qui sont appelés à faire leur service civil dans les régions éloignées, puissent le faire avec un intérêt financier. Il cite l’exemple du Maroc, où ce service civil se fait maintenant sous forme de contrats entre le médecin et le directeur de l’hôpital, qui s’engage à lui garantir toutes les conditions pour exercer sa mission (logement, matériel…).
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