Israël lance un ultimatum à 38 000 migrants Érythréens et Soudanais

Les autorités israéliennes ont annoncé que les étrangers en situation irrégulière, majoritairement des Érythréens et des Soudanais, ont jusqu’à la fin mars pour quitter le pays. Passé ce délai, ils s’exposent à un emprisonnement à durée indéterminée.

Des Érythréennes à Tel Aviv lors des funérailles de Habtom Zerhom, tué en octobre 2015 pour avoir été pris – par erreur – pour un agresseur palestinien. © Ariel Schalit/AP/SIPA

Des Érythréennes à Tel Aviv lors des funérailles de Habtom Zerhom, tué en octobre 2015 pour avoir été pris – par erreur – pour un agresseur palestinien. © Ariel Schalit/AP/SIPA

Publié le 3 janvier 2018 Lecture : 2 minutes.

Israël a annoncé mercredi le lancement d’un programme destiné à imposer aux migrants en situation irrégulière de choisir entre leur expulsion ou leur incarcération. Ceux-ci ont jusqu’à la fin mars pour quitter Israël, faute de quoi ils seront emprisonnés pour une durée indéterminée.

Les migrants qui accepteront de partir se verront pour leur part remettre un billet d’avion et près de 3 000 euros. Après la date du 1er mars, il sera encore possible pour ces personnes de quitter volontairement Israël, mais la prime au départ sera dégressive… Et ceux qui refuseront seront emprisonnés, a prévenu le ministère de l’Intérieur.

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38 000 personnes concernées

S’exprimant au début d’une réunion de son cabinet, le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est félicité de la mise en place de ce projet destiné à « faire partir les migrants entrés illégalement ».

Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, 38 000 personnes sont concernées, en majorité des Érythréens et des Soudanais. Le régime érythréen a été accusé par l’ONU de crimes contre l’humanité « généralisés et systématiques ». Quant au Soudan, son président Omar el-Béchir fait l’objet de mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide.

Dans le cadre de son programme d’expulsion, le gouvernement israélien reconnaît pourtant tacitement que les ressortissants de ces deux pays ne peuvent pas retourner chez eux.

Selon des ONG israéliennes soutenant les migrants, Israël a ainsi signé des accords avec des pays tiers, en l’occurrence le Rwanda et l’Ouganda, qui doivent accueillir les migrants volontaires.

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Fermeture des centres de rétention

Ces migrants sont pour la plupart entrés illégalement en Israël via le Sinaï égyptien à compter de 2007. Ce flux a été stoppé par la construction par l’État hébreu d’une clôture électronique le long de la frontière avec l’Égypte.

>>> A LIRE – Israël : le choc des clôtures

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Israël a ouvert des centres de rétention dans le sud, où près de 1 500 migrants sont soumis un régime de semi-liberté, mais ces établissements vont fermer leurs portes et les migrants qui refuseront de partir seront envoyés en prison.

Fin août, Benjamin Netanyahu s’était rendu dans le sud de Tel-Aviv, où résident des milliers de migrants africains, et s’était engagé à « rendre » ce secteur aux « citoyens israéliens ».

Le HCR inquiet

Selon des chiffres officiels, 4 012 migrants en situation irrégulière ont déjà quitté Israël en 2017, dont 3 332 originaires d’Afrique subsaharienne. Dans un communiqué, le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a exprimé son inquiétude, en rappelant notamment qu’Israël avait « des obligations légales s’agissant de la protection des réfugiés ».

Or, depuis que les autorités israéliennes ont pris en 2009 la responsabilité de déterminer qui entre dans cette catégorie, seuls huit Érythréens et deux Soudanais ont obtenu le statut, poursuit le HCR. Deux cents ressortissants soudanais originaires du Darfour (ouest) ont eux obtenu un « statut humanitaire en Israël ».

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