Guinée équatoriale : la tentative de coup d’État confirmée par les autorités

Les circonstances de la tentative de coup d’État contre Teodoro Obiang Nguema, dans la nuit du 27 au 28 décembre dernier, se précisent. Après le président équato-guinéen, samedi, c’est aujourd’hui son ministre de la Sécurité qui affirme que ses services ont « fait avorter » le projet d’un groupe qui voulait « attaquer le chef de l’État ».

Teodoro Obiang Nguema Mbasogo à Abuja, au Nigeria, le 29 mai 2015. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Teodoro Obiang Nguema Mbasogo à Abuja, au Nigeria, le 29 mai 2015. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Publié le 3 janvier 2018 Lecture : 2 minutes.

Le président Obiang Nguema. © Justin Lane/AP/SIPA
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Putsch déjoué en Guinée équatoriale : qui voulait la chute d’Obiang ?

Fin décembre, Malabo a affirmé avoir déjoué un coup d’État. Des « mercenaires » ont été arrêtés, des personnalités politiques interpellées et accusées d’avoir fomenté cette tentative de putsch. Enquête sur les dessous de cette « opération Obiang » qui a fait long feu.

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Dans les heures qui ont suivi la tentative de coup d’État contre le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, dans la nuit du mercredi 27 au jeudi 28 décembre dernier, les autorités équato-guinéennes se montraient particulièrement prudentes. Le ton a changé. Samedi 30 décembre, le président a d’abord affirmé lors de ses vœux : « On est en train d’organiser une guerre car ils disent que j’ai passé beaucoup de temps au pouvoir. »

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Ce mercredi 3 janvier, c’est Nicolas Obama Nchama, ministre de la Sécurité nationale, qui « informe la population que le 24 décembre, un groupe de mercenaires tchadiens, soudanais et centrafricains ont infiltré les localités de Kye-Ossi, Ebebiyin, Mongomo, Bata et Malabo pour attaquer le chef de l’État, qui se trouvait dans le palais présidentiel de Koete Mongomo pour passer les fêtes de fin d’année ».

Le communiqué ministériel, lu sur les ondes de la radio d’État, précise que les autorités équato-guinéennes ont alors « activé immédiatement une opération de démantèlement en collaboration avec les services de sécurité du Cameroun ».

Malabo pointe des « militants de partis d’opposition radicale »

Le groupe de 31 mercenaires tchadiens, soudanais et centrafricains arrêtés le 27 décembre, alors qu’ils traversaient la frontière à Kye-Ossi, aurait été mené par « un général équato-tchadien proche de Gabriel Nse Obiang Obono [président du parti d’opposition Citoyens pour l’innovation (CI, qui compte un unique député à l’Assemblée nationale), ndlr] », selon une source de Jeune Afrique.

Une information que tend à confirmer la teneur du communiqué de ce mercredi, qui affirme que les mercenaires arrêtés ont été « contactés par des Équato-guinéens militants de certains partis d’opposition radicale avec le soutien de certaines puissances » étrangères.

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L’ambassadeur de Guinée équatoriale au Tchad arrêté

Par ailleurs, l’Agence France-Presse fait également état de l’arrestation de l’ambassadeur de Guinée équatoriale au Tchad, samedi 30 décembre, alors qu’il se trouvait à Ebebiyin. Enrique Nsue Anguesom est détenu dans un camp militaire de Bata, la capitale économique, « pour des raisons d’enquête concernant les hommes interpellés », ont précisé à l’AFP un de ses cousins et une source policière de haut rang, s’exprimant sous couvert d’anonymat.

Réélu pour un cinquième mandat avec 93,7 % des suffrages en avril 2016, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, 75 ans, dirige la Guinée équatoriale depuis 1979. « Je ne suis pas au pouvoir parce que je veux y être. Quand vous voulez, vous pouvez me dire « Président, tu as déjà travaillé beaucoup », et je m’en irai », a-t-il déclaré lors de ses vœux à la population, samedi 31 décembre.

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