Guinée : un investissement chinois de 2,89 milliards de dollars dans l’exploitation de la bauxite

Le gouvernement guinéen vient d’approuver un investissement de la société chinoise TBEA Group de 2,89 milliards dans le domaine de la bauxite et de l’alumine, dans un contexte dynamique pour le secteur minier, malgré de fortes tensions sociales.

Le port minier de Conakry en 2010 © Youri LENQUETTE pour Jeune Afrique

Le port minier de Conakry en 2010 © Youri LENQUETTE pour Jeune Afrique

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Publié le 3 janvier 2018 Lecture : 2 minutes.

Le conseil des ministres a validé le 28 décembre la convention minière signée entre la République de Guinée et la société minière TBEA Group, qui entérine un investissement de 2,89 milliards de dollars dans le domaine de la bauxite, d’après le communiqué de presse.

Cette entreprise privée est spécialisée « dans l’exploitation minière, la production industrielle (aluminium et produits dérivés), dans la production d’électricité et d’équipements électriques ». Coté à la bourse de Shangaï, TBEA Group a réalisé en 2016 un chiffre d’affaire de 40,1 milliards de renminbi – soit environ 6,2 milliards de dollars – et participe activement à l’initiative « route de la soie », en fournissant notamment des centrales électriques « clefs en main ».

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Développer une chaîne de production intégrée, de la bauxite à l’aluminium

Dans le cadre de cette convention, le groupe chinois souhaite exploiter et valoriser la bauxite dans les préfectures de Boffa, Télémelé et Boké, en particulier le bloc de Santou Nord.

Au cours de la première phase du projet, TBEA doit construire une mine de bauxite d’une capacité initiale de 10 millions de tonnes par an, ainsi qu’une raffinerie d’alumine d’une capacité d’1 million de tonnes par an et une fonderie d’aluminium d’une capacité de 200 000 tonnes par an. Deux centrales, l’une thermique avec une capacité initiale de 75 mégawatts, l’autre hydroélectrique, située à Amaria (300 MW) viennent compléter le projet.

L’entrée en production de la mine de bauxite est fixée à la fin juin 2019, tandis que la raffinerie d’alumine devrait commencer à fonctionner à partir du 30 juin 2021. Avec cet accord, TBEA s’est engagé à un investissement initial de 2,89 milliards de dollars qui donnera lieu  à « des mesures spécifiques d’incitations fiscales », selon Abdoulaye Magassouba, ministre guinéen des Mines et de la géologie.

Un secteur minier dynamique, malgré des tensions sociales

Selon le FMI, dans son dernier rapport sur la Guinée (décembre 2017), le secteur minier compte pour 13 % du PIB guinéen, avec un taux de croissance de 33,5 % en 2016, grâce à un rebond du prix de la bauxite et de l’or.

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Le rapport note que la Guinée bénéficie d’une augmentation de sa part de marché et de ses exportations de bauxite et d’alumine à destination de la Chine, pour alimenter ses raffineries, après que deux fournisseurs régionaux importants – l’Indonésie et la Malaisie – aient mis en place des interdictions d’exportations, respectivement en 2014 et 2016.

Le FMI considère que les investissements dans la bauxite et l’alumine pourrait atteindre 6,5 milliards sur la période 2017-20, dans un contexte de hausse de la demande mondiale d’environ 5 % par an à moyen terme. Modérant ces perspectives optimistes, l’institution de Bretton Wood souligne néanmoins que la région bauxitique a connu des manifestations violentes au cours de l’année passée, sur fond de manque d’emplois et de services publics. En effet, le secteur minier est très peu intensif en travail : alors qu’il contribue à 13 % du PIB guinéen, il ne représente que 3 % de l’emploi total.

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