Maroc : la faible pluviométrie freine la croissance économique de ce début d’année

Selon la note de conjoncture du Haut-Commissariat au plan, publiée mardi, l’activité économique du Maroc va ralentir au premier trimestre de l’année 2018. Une situation qui s’explique par le faible niveau de la pluviométrie et par le remplissage insuffisant des barrages.

Paysannes aux champs près de Chefchaouen, dans le Rif (Maroc). © Vincent Fournier/Jeune Afrique/JA

Paysannes aux champs près de Chefchaouen, dans le Rif (Maroc). © Vincent Fournier/Jeune Afrique/JA

Publié le 3 janvier 2018 Lecture : 2 minutes.

Le Haut-Commissariat au plan (HCP) a publié, le 2 janvier, sa première note de conjoncture de l’année, basée sur ses propres enquêtes auprès des différents acteurs économiques, et le spectre de la sécheresse plane déjà. En effet, l’institution prévoit un ralentissement de l’activité économique du pays au cours du premier trimestre.

La pluie se fait rare

Pour un pays aussi dépendant de son agriculture que le Maroc, la pluviométrie conditionne fortement la croissance économique. Le HCP prévoit, d’ailleurs, que la valeur ajoutée agricole s’établira ainsi à 3,1 % en variation annuelle, contre 14,2 % en 2017.

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Une prévision qui trouve sa justification dans la faiblesse du niveau de la pluviométrie automnale, contrairement à la même période en 2017.

Les effets de cette situation climatique défavorable seraient plus perceptibles au niveau des surfaces ensemencées en céréales et en légumineuses, et même au niveau des cultures irriguées – le taux de remplissage des barrages à usage agricole se situait, à la mi-décembre de l’année écoulée, aux alentours de 32 %. C’est le niveau le plus bas enregistré sur les six dernières campagnes, selon les dires du HCP.

L’industrie peut profiter d’une Europe en forme

Du côté de la valeur ajoutée hors agriculture, elle devrait, selon la note de conjoncture du HCP, s’accélérer au premier trimestre de l’année.

Les équipes de l’institution dirigée par Ahmed Lahlimi Alami expliquent que le royaume profitera, ce premier trimestre, de la bonne santé des économies avancées et de la reprise graduelle de celle des pays émergents.

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La demande mondiale adressée au Maroc devrait, en conséquence, enregistrer une hausse de 4,5 %, en glissement annuel. Quelques industries exportatrices marocaines vont ainsi pouvoir tirer profit de ce contexte favorable.

Des progrès attendus dans le secteur minier

Il s’agit plus particulièrement de l’automobile, de l’électronique, de l’habillement et du textile. Selon l’institution, la valeur ajoutée du secteur industriel réalisera, au titre du premier trimestre, une progression de 2,2 %, en variation annuelle.

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La même tendance sera observée pour les activités minières, dont la valeur ajoutée devrait progresser de 5,2 % par rapport à la même période de l’année dernière. Les rédacteurs de la note ajoutent que la légère reprise attendue des cours mondiaux du pétrole pourrait avoir un impact sur la balance commerciale sur ces premiers mois de l’année.

La note de conjoncture revient aussi sur la fin de l’année de l’économie marocaine. Au titre du dernier trimestre de l’année écoulée, l’économie marocaine aura réalisé une croissance de 3,9 %. Une performance portée par la forte progression de la valeur ajoutée agricole qui s’est établie à 14,2 %, alors qu’à la même période de l’année dernière elle connaissait une baisse de 13,7 %. Sur les trois derniers mois de l’année 2017, la valeur ajoutée hors agriculture se serait accrue de 2,8 %, soit une augmentation de 20 points de base par rapport à son niveau une année auparavant.

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