Répression en RDC : violente passe d’armes entre le gouvernement et le clergé congolais

Lors d’un point-presse mercredi, le porte-parole du gouvernement a vivement réagi aux propos du cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, qui avait qualifié la répression des marches du 31 décembre de « barbarie ».

Lambert Mende Omalanga représente le pouvoir congolais depuis bientôt dix ans. © Vincent Fournier/JA

Lambert Mende Omalanga représente le pouvoir congolais depuis bientôt dix ans. © Vincent Fournier/JA

Publié le 3 janvier 2018 Lecture : 1 minute.

« Rigueur, fermeté et conformité au droit international humanitaire. » C’est par ces mots que Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement, a qualifié mercredi 3 janvier la réponse de la police congolaise aux marches anti-Kabila du 31 décembre 2017.

Interdites par les autorités, ces marches ont été violemment réprimées par la police, qui a notamment fait usage de gaz lacrymogènes dans des églises de Kinshasa. D’après un bilan encore provisoire de la Monusco, la répression policière a causé la mort d’au moins cinq personnes et blessé 47 autres. Des morts violentes « qui n’ont aucun lien de causalité avec les marches anarchique projetées par le Comité laïc de coordination », selon Lambert Mende.

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« Que les médiocres dégagent »

Ce satisfecit contraste avec les propos cinglants de l’archevêque de Kinshasa, Laurent Monsengwo Pasinya, qui avait condamné la veille « les agissements de nos prétendus vaillants hommes en uniforme ». « Il est temps que la vérité l’emporte sur le mensonge systémique, que les médiocres dégagent et que règnent la paix, la justice en RD Congo », a tonné le prélat.

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« C’est injuste de la part du Cardinal de méconnaître le professionnalisme de nos forces de l’ordre qui n’ont causé aucune perte en vies humaines », lui a rétorqué Lambert Mende, qui s’exprimait lors d’un point-presse à Kinshasa. « Il est regrettable que le Cardinal soit descendu dans les caniveaux en traitant ses adversaires politiques de « dirigeants médiocres » », a poursuivi le porte-parole.

De son côté, l’Union européenne a dénoncé mercredi « le recours à la violence par les autorités congolaises […] visant à réprimer toute tentative de manifestation pacifique ». « Les autorités congolaises ont le devoir de protéger leurs citoyens et non de les réprimer, poursuit le communiqué de la diplomatie de l’UE. Elles doivent redoubler d’efforts pour mettre pleinement en œuvre la décrispation voulue dans l’accord de la Saint-Sylvestre, permettant ainsi de progresser vers des élections crédibles en 2018. »

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