Soudanaise condamnée : l’avocat va demander l’annulation des charges

L’avocat d’une Soudanaise chrétienne menacée de mort et réfugiée à l’ambassade des Etats-Unis à Khartoum, a indiqué samedi qu’il allait demander à la justice d’annuler des charges d’usage de faux pesant sur sa cliente, pour lui permettre de quitter le pays

Meriam Yahia Ibrahim Ishag le 28 mai 2014 à Omdurman, au Soudan. © AFP

Meriam Yahia Ibrahim Ishag le 28 mai 2014 à Omdurman, au Soudan. © AFP

Publié le 28 juin 2014 Lecture : 1 minute.

"Nous soumettrons demain (dimanche) au procureur une demande d’annuler cette charge", a dit à l’AFP Me Mohanad Mustafa. "Si la réponse est positive, elle peut alors quitter le pays", avec son mari et ses deux enfants également réfugiés à l’ambassade, a t-il ajouté. Meriam Yahia Ibrahim Ishag, 26 ans, a trouvé refuge à la chancellerie après avoir été successivement arrêtée, condamnée à mort pour apostasie, libérée cette semaine puis à nouveau interpellée, inculpée pour usage de faux, et enfin remise en liberté jeudi.

Les autorités l’ont accusée d’avoir présenté un faux document et fourni de fausses informations pour partir et l’ont inculpée, avant de la laisser partir sous le contrôle d’un garant. Selon les autorités, Mme Ishag avait utilisé un document étranger pour voyager – la famille voulait se rendre aux Etats-Unis – ce qui est "illégal". Son époux, Daniel Wani, a la double nationalité américaine et sud-soudanaise.

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Mme Ishag, dont le cas a suscité l’indignation de gouvernements occidentaux et de groupes de défense des droits de l’homme, a trouvé finalement refuge à l’ambassade américaine. Le porte-parole du bureau des affaires africaines au sein du département d’Etat américain, Will Stevens, a affirmé vendredi à l’AFP que son pays était en contact avec le ministère soudanais des Affaires étrangères pour "assurer que Mme Ishag et sa famille puissent voyager librement et le plus tôt possible". "Mme Ishag a tous les documents de voyage nécessaires pour aller aux Etats-Unis dès que le gouvernement soudanais l’autorisera à quitter le pays", a-t-il ajouté.

Meriam Yahia Ibrahim Ishag avait été condamnée à la peine capitale pour apostasie, en vertu de la charia introduite en 1983 par le régime islamiste soudanais et qui interdit les conversions. Selon l’archevêché catholique de Khartoum, elle s’est convertie à la confession catholique juste avant d’épouser M. Wani, fin 2011.

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