Start-up de la semaine : déboutée de l’Algérie, la cryptomonnaie de KodePay met le cap sur le Kenya

Une application pour faciliter les paiements en ligne, une banque virtuelle, une cryptomonnaie… Tout était prêt ou presque pour lancer KodePay en Algérie. Mais l’État se raidissant devant les monnaies virtuelles, c’est à Nairobi que la start-up démarrera finalement ses activités.

Nesrine Aissani et Nassym Lauradi s’apprêtent à lancer l’application Kodepay au Kenya. © D.R.

Nesrine Aissani et Nassym Lauradi s’apprêtent à lancer l’application Kodepay au Kenya. © D.R.

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Publié le 4 janvier 2018 Lecture : 2 minutes.

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Blockchain et cryptomonnaies, des technologies pour l’Afrique

Les cryptomonnaies et plus largement les blockchains répondent aussi à des soucis très prégnants à travers le continent africain, qu’il s’agisse d’un faible accès aux services bancaires, d’un manque de transparence dans les chaînes logistiques ou de collecter des financements pour des projets.

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Avec sa start-up KodePay, Nassym Louradi s’apprêtait à lancer depuis l’Algérie sa banque virtuelle et sa cryptomonnaie. C’était sans compter la loi de finance algérienne 2018 et l’interdiction du Bitcoin et autres monnaies virtuelles.

Mais il en fallait plus pour décourager le jeune entrepreneur, qui a senti le vent tourner dans son pays. « Je voulais lancer mon entreprise chez moi, en Algérie, mais la loi s’est tellement durcie qu’il a fallu regarder à ailleurs. Au Kenya, on nous a ouvert les bras », explique-t-il.

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Direction Nairobi, donc, pour le développeur de 24 ans, originaire de Bouhira, qui a interrompu ses études en informatique et mathématiques à l’université de sa ville natale pour lancer sa start-up, en 2015. « J’avais déjà communiqué autour de mon projet de banque virtuelle et de cryptomonnaie, notamment via notre site internet, et grâce au concours Seedstars Algeria, qui nous a classés dans son top 10 en 2016. Nous avons donc été contactés par des plateformes de commerce en ligne du Kenya, qui nous ont proposé de nous lancer chez eux », relate-t-il.

Tickets prépayés

Son « nous » fait référence à son associée, Nesrine Aissani, une trentenaire algérienne, spécialisée dans le développement des affaires, qui a rejoint l’aventure en 2016, après avoir créé Payvite, prix Orange de l’entrepreneur social 2017, qui offre aux banques un moyen simple d’accepter à tout type de paiement grâce à une application et un lecteur de carte avec une authentification client sécurisée.

Nassym Louradi finalise actuellement l’application mobile qui doit être lancée fin janvier au Kenya, accompagnée par une campagne promotionnelle sur les réseaux sociaux. « Elle avait été pensée en dinars algériens, il faut donc quelques modifications pour l’adapter au shilling kenyan », explique-t-il.

Avec cette application, les utilisateurs pourront créditer leur compte chez des commerçants du réseau, notamment des buralistes. Il se procureront ainsi des tickets prépayés qu’ils pourront utiliser pour régler leurs achats sur les sites partenaires.

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KodePay fonctionnera donc dans une monnaie conventionnelle. Dans le courant du premier trimestre 2018, sera lancée une carte bancaire prépayée, en partenariat avec Mastercard, qui pourra remplacer les tickets du début.« Si tout marche bien, on va pourra exporter notre modèle dans d’autres pays africains », explique Nassym Louradi, qui cite la Tunisie, le Nigeria et l’Afrique du Sud comme marchés prioritaires.

Une levée de fonds en monnaie virtuelle

En parallèle de ces systèmes de paiement en shillings kényans, les fondateurs de la start-up travaillent sur un projet de banque virtuelle, la Kdbox, qui sera associée à la cryptomonnaie que créera l’entreprise, le KDX. Nassym Louradi estime que cette nouvelle monnaie permettra notamment des transferts de fonds entre la diaspora et le continent pour un coût qu’il promet « moins élevé que celui des plateformes de transfert de fonds existantes ».

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C’est la première « Initial Coin Offering (ICO) » (Offre initiale de pièces de monnaie) de l’entreprise, en février, qui consacrera la naissance de cette nouvelle monnaie. « Il s’agit en fait d’une levée de fonds, mais via une cryptomonnaie. Les investisseurs nous donneront des bitcoins, et en échange nous leur donnerons notre monnaie, le KDX », explique Nassym Louradi, qui espère mettre sur le marché 300 millions de KDX, représentant environ 10 millions de dollars.

Ensuite, « comme toutes les monnaies virtuelles, et plus généralement tous les produits boursiers, le KDX sera soumis à la loi de l’offre et de la demande, et sa valeur évoluera », explique son fondateur.

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