Soudan du Sud : six mois de guerre, et la crise s’aggrave

L’ONG humanitaire Oxfam a prévenu dimanche que la famine et les maladies, comme la malaria et le choléra, allaient encore aggraver la crise au Soudan du Sud, ravagé par une sanglante guerre civile depuis exactement six mois.

Le camp de réfugiés improvisé de Minkammen au Soudan du Sud, le 8 janvier 2014. © AFP

Le camp de réfugiés improvisé de Minkammen au Soudan du Sud, le 8 janvier 2014. © AFP

Publié le 15 juin 2014 Lecture : 2 minutes.

Le conflit dans le plus jeune pays de la planète, qui a commencé le 15 décembre, a fait des milliers, voire des dizaines de milliers de morts (aucun bilan précis n’a été communiqué), et les combats ont forcé plus de 1,5 million de personnes à fuir leurs foyers.

"Le conflit a pris des milliers de vies et détruit les moyens de subsistances de millions de Sud-Soudanais", a déclaré dimanche la chef d’Oxfam dans le pays, Emma Jane Drew. La population du Soudan du Sud est confrontée à une triple crise – guerre, faim et maladie – et avec la saison des pluies qui bat son plein, la situation ne peut qu’empirer.

la suite après cette publicité

Samedi, les Nations unies avaient lancé un appel aux donateurs, demandant plus d’un milliard de dollars (739 millions d’euros) pour venir en aide à 3,8 millions de personnes touchées par la faim, la violence et la maladie.

"Les gens vivent littéralement dans la boue"

"Maintenant que la saison des pluies est là, les conditions de vie au Soudan du Sud se détériorent chaque jour : les gens vivent littéralement dans la boue", avait décrit le responsable des opérations humanitaires de l’ONU au Soudan du Sud, Toby Lanzer. "Le choléra est apparu, la malaria est endémique et beaucoup d’enfants sont sous-alimentés. Des millions de personnes ont besoin de soins médicaux d’urgence, de nourriture, d’eau propre, de sanitaires corrects et d’un abri pour passer l’année", avait-il ajouté, prévenant que 50 000 enfants étaient menacés de mort à court terme, de faim ou de maladie.

Le président sud-soudanais Salva Kiir et son rival politique et ancien vice-président, le chef rebelle Riek Machar, se sont engagés cette semaine à former un gouvernement de transition d’ici à 60 jours, mais les experts doutent de leur volonté de mettre fin au conflit, les soupçonnant de privilégier une victoire militaire. Deux précédents accords de cessez-le-feu n’ont pas tenu plus de quelques heures.

la suite après cette publicité

Risque de famine

"Si nous voulons éviter une famine au Soudan du Sud, le moment d’agir est maintenant", a averti Oxfam dimanche. Des mois de pourparlers de paix en Ethiopie sans résultat probant ont coûté jusque-là quelque 17 millions de dollars (12 millions d’euros). "Les parties au conflit doivent réellement s’engager à construire un chemin vers la paix qui soit solide et durable, et elles doivent appeler leurs troupes à déposer les armes et cesser de mettre en danger les vies de leurs concitoyens", a ajouté l’ONG.

la suite après cette publicité

Les premiers combats avaient éclaté le 15 décembre dans la capitale, Juba, entre des soldats du président Kiir et des unités loyales à Riek Machar, avant de s’étendre à tout le pays. Le conflit, émaillé de massacres et d’exactions en tous genres commis par les deux camps, a pris une dimension ethnique, opposant la communauté dinka du président Kiir aux Nuer de Riek Machar.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires