Lycéennes du Nigeria : des manifestants veulent faire monter la pression
Des militants engagés pour la libération de plus de 200 jeunes filles enlevées par le groupe islamiste armé nigérian Boko Haram il y a deux mois ont promis samedi d’accentuer la pression sur le gouvernement pour enfin obtenir leur libération.
La coordinatrice du mouvement "BringBackOurGirls" ("Ramenez-nous nos filles", ndrl), Hadiza Bala Usman, a déploré le manque de progrès en vue de libérer ces jeunes filles des griffes de leurs ravisseurs.
"Pour nous, le (vrai) progrès aurait été que les filles aient pu être libérées, mais ce n’est pas le cas. Evidemment que nous ne sommes pas satisfaits. Cela fait 61 jours aujourd’hui (depuis leur enlèvement) et aucune de ces filles n’a été secourue par l’armée nigériane", a déclaré la coordinatrice du mouvement à l’AFP au cours d’une nouvelle manifestation de soutien samedi à Abuja. "Nous devons renforcer notre mobilisation (en faveur des filles) et travailler afin que ce problème devienne la priorité du gouvernement, tant qu’elles n’auront pas été libérées", a-t-elle ajouté.
"Pas satisfait tant que nos filles seront en captivité"
Un responsable de la ville de Chibok, Tambido Hosea Abama, a également fait part de son mécontentement devant le manque de résultats du gouvernement en vue d’obtenir leur libération, ajoutant qu’il ne serait satisfait que quand toutes les jeunes filles seraient libérées. "On ne pourra pas être satisfait tant que nos filles seront en captivité", a-t-il déclaré. "Le gouvernement doit nous aider".
Le 14 avril, 276 jeunes filles avaient été enlevées dans le dortoir de leur lycée par le groupe Boko Haram. La diffusion le 5 mai d’une vidéo d’Abubakar Shekau, le chef de Boko Haram, menaçant de traiter les lycéennes kidnappées comme des "esclaves", a soulevé une vague d’indignation mondiale. Au total, 223 adolescentes sont toujours portées disparues.
La réponse du Nigeria à l’enlèvement de masse du 14 avril a été largement critiquée de par le monde. Les Etats-Unis, qui sont parmi les plus impliqués dans la mobilisation internationale pour retrouver les lycéennes, n’ont pas ménagé leurs critiques envers le régime du président nigérian Goodluck Jonathan pour sa gestion de la crise.
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