Algérie : les médecins résidents de nouveau mobilisés pour l’abrogation du service civil et militaire
Le ministre de la Santé Mokhtar Hazbellaoui a appelé les médecins au dialogue, alors qu’un nouveau rassemblement est prévu mardi.
Ils étaient près de 500 médecins algériens en spécialisation rassemblés, dimanche 7 janvier, à l’hôpital Moustapha Bacha d’Alger, le plus important de la capitale. Appelés en Algérie « médecins résidents », ils mènent depuis près de deux mois une grève générale dans les hôpitaux universitaires, appelant à l’abrogation du service civil et militaire.
Ils se sont ensuite dirigés vers la Faculté de médecine où un autre rassemblement était organisé.
À Constantine (340 km à l’est d’Alger), des médecins résidents, des pharmaciens et des dentistes ont participé à une marche allant de l’hôpital Ibn Badiss jusqu’au centre-ville, rapporte l’agence de presse algérienne.
Sur les réseaux sociaux, des images de la manifestation, où apparaissent un grand nombre de manifestants, ont été publiées. Selon les organisateurs, ils étaient un millier. Aucun incident n’a, cette fois, été signalé.
Vers un dialogue avec le gouvernement
Mercredi dernier, ils ont tenté de manifester dans le centre de la capitale mais se sont heurtés à la police, qui a eu recours à la force pour les en empêcher, a indiqué leur mouvement, faisant état de 20 médecins blessés.
La Direction générale de la sécurité nationale a quant à elle affirmé que la police « n’avait fait qu’appliquer le règlement » qui interdit les manifestations dans la capitale. Elle a également fait état de blessés parmi les policiers.
Sur sa page Facebook, la section algérienne d’Amnesty International a dénoncé cette répression, affirmant que le droit de manifester est garanti par la Constitution algérienne.
Les revendications des « résidents » ne sont pas nouvelles. Depuis plusieurs années, les médecins protestent contre le fonctionnement actuel. En Algérie, tout médecin ayant achevé six ans de spécialisation dans les hôpitaux se doit d’exercer pendant deux à quatre ans dans les zones reculées du pays. Les hommes médecins sont ensuite tenus d’accomplir une année de service militaire – qu’ils souhaitent également voir supprimer.
Dimanche, le ministre de la Santé Mokhtar Hazbellaoui a appelé les médecins au dialogue « afin de trouver des solutions à leurs revendications ». S’il a estimé que « le service civil (était) plus que nécessaire », il a promis « d’alléger et de développer le service civil en améliorant les conditions de travail (…) », selon des propos publiés par le quotidien Al-Khabar.
En attendant un éventuel apaisement, le mouvement des médecins résidents – qui sont environ 9.000 en Algérie – a appelé à une manifestation mardi à Oran (ouest).
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