RDC – Centrafrique : le procès en appel de Jean-Pierre Bemba s’est ouvert à la CPI

Le procès en appel de Jean-Pierre Bemba s’est ouvert ce mardi devant le Chambre d’appel de la Cour pénale internationale (CPI). L’ancien vice-président de la RDC, condamné en juin 2016 à 18 ans de prison pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre, avait fait appel du jugement, tout comme l’accusation, qui avait réclamé « au moins 25 ans de prison » en première instance.

Le fils de Jeannot Saolona Bemba et opposant congolais Jean-Pierre Bemba © Michael Kooren/AP/SIPA

Le fils de Jeannot Saolona Bemba et opposant congolais Jean-Pierre Bemba © Michael Kooren/AP/SIPA

Publié le 9 janvier 2018 Lecture : 2 minutes.

C’est sous la présidence de la juge Christine Van den Wyngaert que s’est ouvert ce mardi 9 janvier, à La Haye, le procès en appel de Jean-Pierre Bemba. Les avocats de la défense, ainsi que l’accusation, ont tour à tour exposé les motifs qui les ont conduit à interjeter appel de la condamnation en première instance. L’audience, suspendue peu après 17 h, doit reprendre ce mercredi. Le procès devrait durer, sauf surprise, jusqu’au 16 janvier prochain.

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En première instance, l’ancien vice-président de la RDC, emprisonné depuis mars 2008 dans le quartier pénitentiaire de la CPI, a été reconnu coupable de trois chefs de « crimes de guerres » et de deux chefs de « crimes contre l’humanité », le 21 mars 2016, pour les actes commis par les hommes du Mouvement de libération du Congo (MLC), présents en Centrafrique entre octobre 2002 et mars 2003.

Condamné pour ces faits à 18 ans de prison le 21 juin de la même année, Jean-Pierre Bemba a également été condamné à un an de prison supplémentaire pour « subornation de témoin » dans une procédure disjointe.

Un procès très attendus par toutes les parties

Ce second procès est très attendu. La défense de Jean-Pierre Bemba avait fait appel à la veille du prononcé de la peine de 18 ans de prison, dénonçant notamment une série de « vices de forme » au cours de la procédure.

Ses soutiens et partisans estiment pour leur part que Bemba doit être lavé de toutes charges. « En ce moment où s’ouvre à la CPI le procès en appel de mon frère JP Bemba, j’invite les militants de mon parti et tous nos compatriotes à le soutenir en union de prière », a ainsi notamment appelé Vital Kamerhe, président de l’UNC, via son compte Twitter.

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Le parquet, qui avait réclamé « au moins 25 ans de prison » lors du procès en première instance, avait également fait appel de la condamnation. Dans une notification d’appel en date du 22 juillet 2016, l’accusation demande à la Chambre d’appel d’« annuler la peine conjointe de 18 ans d’emprisonnement et [de] la réviser en augmentant la peine d’emprisonnement ».

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Un procès très attendu, également, par les quelque 5 000 victimes et proches de victimes qui réclament réparation et attendent que la CPI statue sur les réparations individualisées.

Jean-Pierre Bemba a en effet été jugé « coupable au‑delà de tout doute raisonnable de deux chefs de crimes contre l’humanité (meurtre et viol) et de trois chefs de crimes de guerre (meurtre, viol et pillage) » pour les actions commises par les troupes du MRC lorsque celles-ci avaient été envoyées en République centrafricaine pour apporter leur soutien au président Ange-Félix Patassé, qui faisait alors face à une tentative de coup d’État.

Des hommes qui, entre octobre 2002 et mars 2003, ont multiplié les massacres et pillages. Jean-Pierre Bemba a également été reconnu coupable des crimes sexuels commis par ses hommes, sous son commandement. Une première pour la CPI.

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Jean-Pierre Bemba, ancien vice-président de la RDC, le 29 septembre 2015 à La Haye. © Peter Dejong/AP/SIPA

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