Tunisie : les protestations continuent, le gouvernement dénonce des actes de vandalisme
Mardi, de nouveaux heurts ont eu lieu dans plusieurs villes de Tunisie. Le Premier ministre a appelé au calme et assuré que tout acte de vandalisme et de pillage serait sanctionné.
La nuit du mardi 9 janvier a encore été mouvementée en Tunisie en proie à une vague de protestations contre la flambée des prix. À Terboubra, des échauffourées ont eu lieu entre manifestants et forces de l’ordre, au lendemain de la mort d’un homme de 45 ans dans cette ville située à 30 km à l’ouest de Tunis.
Après l’enterrement de ce dernier, des jeunes sont descendus dans la rue par centaines. Il est décédé dans des heurts la nuit précédente, pendant lesquelles la police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants.
La polémique perdurait sur les causes de la mort de celui que les manifestants présentent comme un martyr, alors que les résultats de l’autopsie organisée mardi n’ont pas été rendus publics. Le ministère de l’Intérieur a démenti que cet homme ait été tué par la police, assurant qu’il ne portait aucune marque de violence.
Mardi à Tunis, les policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes dans deux quartiers ainsi que contre une foule qui envahissait un supermarché de la chaîne Carrefour, a rapporté un témoin. Selon le ministère de l’Intérieur, 44 personnes ont été interpellées à travers le pays pour port d’armes blanches et divers faits de violence.
Non au vandalisme !
Sur les ondes de la radio Mosaïque FM, le Premier ministre, Youssef Chahed a condamné des actes de pillage et de vandalisme, assurant que la loi serait appliquée contre les auteurs de tels faits, mais n’a pas donné de solutions aux demandes des manifestants.
« Nous demandons aux Tunisiens de faire preuve de patience. L’année 2018 sera la dernière année où nous allons nous serrer la ceinture. Il y a des indices positifs montrant que la situation sera meilleure après », a-t-il déclaré.
Un mois de janvier traditionnellement chaud
Selon le ministre des Finances, Ridha Chalghoum, le gouvernement garderait le cap des augmentations d’impôts, mais sans toucher les produits de première nécessité. « Parmi les acquis de la démocratie il y a la possibilité de manifester, mais on a aussi l’obligation de travailler pour une économie tunisienne saine », a t-il déclaré à l’AFP.
Au moins douze villes ont protesté lundi en Tunisie, notamment dans le centre défavorisé du pays, à Kasserine et à Jelma, localité proche de Sidi Bouzid, d’où était partie en décembre 2010 la contestation sociale marquant le début des Printemps arabes. Des heurts ont également eu lieu à Gafsa dans le sud de la Tunisie.
La Tunisie a instauré l’état d’urgence il y a plus de deux ans après une série d’attentats jihadistes sanglants. Mais le mois de janvier est traditionnellement marqué par une mobilisation sociale en Tunisie depuis la révolution de 2011, et le contexte est particulièrement tendu cette année à l’approche des premières élections municipales de l’après-révolution, plusieurs fois reportées et prévues en mai.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...