Côte d’Ivoire : nouvelles tensions entre forces armées à Bouaké, que s’est-il passé ?
Des nouveaux incidents entre militaires et éléments du CCDO, une unité d’intervention mixte, ont été signalés mardi à Bouaké, la deuxième ville du pays. Une personne a été blessée. Le calme était revenu mercredi matin. Un conseil national de sécurité doit se tenir ce jeudi.
![© Sylvain Cherkaoui pour JA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2018/01/05/l1007750.jpg)
© Sylvain Cherkaoui pour JA
Les tensions entre militaires et membres du Centre de coordination des décisions opérationnelles (CCDO) se poursuivent à Bouaké. Des tirs ont d’abord été entendus mardi 9 janvier en début journée autour du troisième bataillon militaire d’infanterie, situé dans le quartier Sokoura, au nord de la ville. La confusion régnait concernant l’identité des militaires à l’origine de l’incident. Mais selon une source sécuritaire, il s’agirait « d’éléments du bataillon d’artillerie sol-sol (Bass) qui auraient tenté de pousser ceux du 3e bataillon à sortir du camp ».
En début de soirée, ces mêmes militaires se sont dirigés vers la base du CCDO, tirant en l’air, avec l’intention d’en découdre avec eux. « Pendant plusieurs heures, on a entendu des rafales et des détonations d’armes lourdes. Les tirs ont cessé vers minuit », raconte un habitant. L’unité d’intervention mixte – créée en 2013 par Hamed Bakayoko lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, avant de devenir ministre de la Défense en juillet 2017 – a indiqué sur son compte Facebook que sa base avait « été attaquée dans la nuit par des individus armés » à deux reprises. Il semblerait pourtant que la base était en partie vide lors de l’attaque.
Dans un communiqué publié mercredi à la mi-journée, l’état-major des armées a confirmé les incidents. Le texte précise que les locaux du CCDO ont été mis à feu, que deux véhicules ont été incendiés et qu’un blessé léger est à dénombrer. Des forces de sécurité (plusieurs dizaines de véhicules provenant de différents corps armés) ont été dépêchés pour sécuriser la ville. Un hélicoptère a été entendu dans la nuit survolant Bouaké.
Communiqué de l’état-major des armées.
Difficile d’identifier avec certitude l’origine de ses tensions. Certaines sources évoquent un différent personnel entre certains militaires et un des responsables du CCDO à Bouaké. D’autres parlent d’un problème plus global entre les deux corps armés – les militaires accusant le CCDO de les espionner et de diffuser de fausses rumeurs les concernant. Un haut-gradé estime de son côté qu’ »il y a un peu des deux ».
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