Ouganda : la commission gouvernementale sur le sida juge « absurde » la loi adoptée

La commission gouvernementale sur le sida de l’Ouganda a appelé vendredi le président ougandais à ne pas promulguer la loi récemment adoptée par le Parlement sur le sida, la jugeant « absurde ».

Le président ougandais, Yoweri Museveni, à Nairobi le 11 mai 2014. © AFP

Le président ougandais, Yoweri Museveni, à Nairobi le 11 mai 2014. © AFP

Publié le 7 juin 2014 Lecture : 1 minute.

"Mon conseil au président est de ne pas signer la loi", a déclaré le président de la Commission Sida d’Ouganda, Vinand Nantulya, à des journalistes. Le Parlement ougandais a adopté en mai, malgré l’opposition d’ONG, une loi controversée sur le sida qui, notamment, criminalise la transmission intentionnelle du virus, autorise la divulgation du statut sérologique d’une personne et prévoit des tests obligatoires.

La loi n’entrera en vigueur qu’une fois promulguée par le président Yoweri Museveni. Le but de cette loi sur le sida est officiellement d’enrayer la propagation de la maladie en Ouganda où l’épidémie connaît un regain.

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"Nous voulons que les gens passent les tests"

Mais selon des ONG et des acteurs de lutte contre le sida, elle risque de remettre en cause leurs efforts dans la prévention de la maladie. Ils affirment notamment qu’elle va dissuader les gens de se faire tester volontairement, afin de pouvoir arguer de leur ignorance de leur séropositivité en cas de transmission. Si ce texte est promulgué, "une personne réfléchissant correctement ne va pas subir de test (…) de manière à ce que, si elle transmet le virus, elle puisse toujours dire qu’elle ne savait pas qu’elle était séropositive", a déclaré M. Nantulya. "Est-ce cela que nous voulons ? Non ! Nous voulons que les gens passent les tests pour qu’on puisse leur donner un traitement".

L’Ouganda a longtemps été félicité pour ses efforts couronnés de succès dans la lutte contre le sida, notamment en faveur de l’utilisation du préservatif. De 18% en 1992, le taux de prévalence avait chuté à 6,4% en 2005 avant de repartir à la hausse pour s’établir à 7,3% en 2011, selon les chiffres officiels.

(AFP)

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