Financement présumé de la campagne de Sarkozy : Alexandre Djouhri obtient sa libération sous caution

Trois jours après son arrestation à l’aéroport de Londres, Alexandre Djouhri a obtenu mercredi sa liberté sous caution. Intermédiaire financier à la réputation sulfureuse, il fait figure de personnage-clé dans l’enquête sur un possible financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.

Alexandre Djouhri, en compagnie de l’ancien Premier ministre Dominique Villepin, dans les rues de Monaco en août 2009 © AP/SIPA

Alexandre Djouhri, en compagnie de l’ancien Premier ministre Dominique Villepin, dans les rues de Monaco en août 2009 © AP/SIPA

Publié le 10 janvier 2018 Lecture : 1 minute.

Alexandre Djouhri avait été arrêté dimanche à l’aéroport de Londres Heathrow en vertu d’un mandat d’arrêt européen pour « fraude » et « blanchiment d’argent » délivré par des magistrats français. Placé en détention provisoire, il a finalement obtenu sa libération sous caution mercredi, en échange du versement d’une caution d’un million de livres (soit 1,13 million d’euros). L’intermédiaire financier devra se présenter à une audience d’extradition fixée au 17 avril.

Familier des réseaux de la droite française et des affaires politico-judiciaires, Alexandre Djouhri est dans le viseur des magistrats du parquet national financier, qui tentent de vérifier depuis 2013 les accusations lancées par l’ancien président libyen Mouammar Kadhafi et son fils Seif el-Islam. Ces derniers avaient déclaré que Nicolas Sarkozy avait bénéficié de leurs fonds pour sa campagne de 2007.

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Une caution « insuffisante »

Lors de son audience mercredi au tribunal de Westminster, le procureur Stuart Allen a réclamé mercredi le maintien en détention d’Alexandre Djouhri, en raison de la gravité des accusations qui pèsent sur lui, de sa double nationalité française et algérienne, et de ses nombreux liens hors du pays. Le ministère public a également estimé qu’il disposait des moyens financiers nécessaires pour fuir à l’étranger.

Son avocat anglais Mark Summers a pour sa part réclamé sa remise en liberté, soulignant qu’Alexandre Djouhri avait deux enfants habitant à Londres. Il a proposé une caution de 200 000 livres. « Insuffisant, je le crains », lui a rétorqué la juge Emma Arbuthnot, qui a fixé la caution à 1 million de livres. Alexandre Djouhri, 58 ans, devra résider chez sa fille, a précisé la juge.

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