Guinée équatoriale : la tentative de « coup d’État » organisée en France, selon Malabo
Le ministre équato-guinéen des Affaires étrangères, Agapito Mba Mokuy, a affirmé que le putsch déjoué le mois dernier, en décembre 2017 par Malabo, a été organisé en France. Il insiste cependant sur le fait que, selon lui, le gouvernement français n’a « rien à voir avec ça ».
Putsch déjoué en Guinée équatoriale : qui voulait la chute d’Obiang ?
Fin décembre, Malabo a affirmé avoir déjoué un coup d’État. Des « mercenaires » ont été arrêtés, des personnalités politiques interpellées et accusées d’avoir fomenté cette tentative de putsch. Enquête sur les dessous de cette « opération Obiang » qui a fait long feu.
« La stratégie a été organisée sur le territoire français », a déclaré Agapito Mba Mokuy, ministre équato-guinéen des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse sur la tentative de coup d’État contre le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo. Celui-ci se trouvait dans son palais de Koete Mongomo (à une cinquantaine de km du carrefour des trois frontières entre le Gabon, la Guinée et le Cameroun), lorsque le coup d’État a été déjoué, dans la nuit du 27 au 28 décembre.
S’adressant en français à l’AFP, le ministre a fait cette déclaration en employant l’affirmatif. Mais en espagnol, le ministre a utilisé le conditionnel à ce propos.
Malabo exonère le gouvernement français
Le ministre des Affaires étrangères a également souligné qu’il n’y avait aucune implication des autorités françaises dans cette affaire. « Cela n’a rien à voir avec le gouvernement français, a-t-il affirmé. Nous allons coopérer avec la France dès que nous aurons plus de renseignements ».
Si le ministre parle de coopération, il faut cependant rappeler que les relations franco-guinéennes ne sont plus au beau fixe depuis que la justice française à condamnée en octobre le fils du président équato-guinéen, Teodorin Obiang, à trois ans de prison avec sursis et 30 millions d’euros d’amende avec sursis dans l’affaire des « biens mal acquis ».
D’autres informations ont également été communiqué au sujet de la tentative de coup d’Etat. « 27 terroristes ou mercenaires » ont été arrêtés selon Mokuy, mais il serait encore au nombre d’« environ 150 » sur le territoire guinéen, du côté de la frontière avec le Cameroun.
L’AFP a également fait part de l’arrestation de l’ambassadeur de Guinée équatoriale au Tchad, samedi 30 décembre, alors qu’il se trouvait à Ebebiyin. Enrique Nsue Anguesom est détenu dans un camp militaire de Bata, la capitale économique, « pour des raisons d’enquête concernant les hommes interpellés », ont précisé à l’AFP un de ses cousins et une source policière de haut rang, s’exprimant sous couvert d’anonymat.
Remise en cause de l’accord sur la libre circulation
La président de la Centrafrique voisine Faustin-Archange Touadéra s’est rendu mardi à Malabo pour « apporter tout le soutien » de la Centrafrique à son voisin, a-t-on déclaré à la présidence de la RCA.
Un soutien important alors que parmi les « mercenaires » qui ont été arrêté par la police camerounaise du côté camerounais de la frontière avec la Guinée équatoriale, la nuit de la tentative de coup d’Etat, il y aurait des centrafricains aux côtés des tchadiens et des soudanais, selon des sources sécuritaires camerounaises.
« Nous devons savoir si les Centrafricains interpellés ont des vrais ou des faux passeports centrafricains », a cependant indiqué la présidence à Bangui.
Malgré la venue du président centrafricain, cet événement n’a pas manqué de faire revenir les autorités équato-guinéennes sur l’accord de libre-circulation en Afrique centrale. Alors que la Guinée-équatoriale avait ratifiée la décision aux côtés des six pays de la zone après une quinzaine d’année de débat, le ministre des Affaires étrangères a choisi de revenir sur cet accord.
« La libre circulation ne veut pas dire que vous pouvez circulez comme vous voulez. Il faut avoir un passeport biométrique, (un) passeport Cémac (lorganisation régionale), (un) passeport sécurisé. Tant que toutes ces conditions ne sont pas remplies et compte tenu de ce qu’il s’est passé en Guinée équatoriale, nous disons (qu’il faut) pour circuler dans notre pays aller dans nos ambassade », a indiqué M. Mokuy.
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