Mondial 2014 : le Brésil pulvérisé par l’Allemagne en demi-finale

Le Brésil a quitté « son » Mondial sur une déroute historique (7-1) en demi-finale face à l’Allemagne, mardi soir à Belo Horizonte. Le pays tout entier est plongé dans la désolation.

Les Brésiliens David Luiz et Luiz Gustavo après leur défaite face à l’Allemagne. © Reuters

Les Brésiliens David Luiz et Luiz Gustavo après leur défaite face à l’Allemagne. © Reuters

Publié le 9 juillet 2014 Lecture : 2 minutes.

Pour les Brésiliens, nul doute que ce match restera comme celui de la honte durant de (très) longues années. La Seleçao a été ridiculisée mardi 8 juillet au soir en demi-finale de la Coupe du monde par l’Allemagne, sur un score historique de 7-1, à Belo Horizonte.

Des pleurs qui emportent le maquillage, des regards hébétés… L’avalanche de buts qui s’est abattue sur l’équipe du Brésil en milieu de première période – quatre en six minutes – a déclenché la consternation dans le stade de Belo Horizonte. La chaude ambiance du début de match est aussi très rapidement retombée dans les vastes zones réservées aux supporteurs à travers le pays, notamment à Rio, sur la plage de Copacabana.

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L’ampleur de la déroute a alarmé jusqu’à la présidente, Dilma Rousseff. "Comme tous les Brésiliens, je suis très, très triste de la défaite. Je suis immensément désolée pour nous tous, pour les supporteurs, pour les joueurs", a-t-elle écrit sur son compte Twitter.

"Pardon à tout le monde, à tout le peuple brésilien"

De son côté, le capitaine de la Seleçao, David Luiz, a lui demandé "pardon à tout le monde, à tout le peuple brésilien", juste après le match. "Je voulais voir le peuple du Brésil sourire. Tout le monde sait que c’est important pour moi de voir le Brésil heureux grâce au foot", a-t-il déclaré, en pleurs, avant de rentrer aux vestiaires.

Cette déroute, qui restera dans l’histoire comme le "Mineirazo", du nom du stade de Belo Horizonte, efface le "Maracanazo", lorsque la Seleçao de 1950 avait laissé filer le titre – déjà à domicile – face à l’Uruguay… Depuis, le Brésil est devenu le pays le plus titré sur la planète football et rêvait d’effacer définitivement cette tache en raflant un sixième titre dimanche au Maracana.

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Les Brésiliens ont notamment été trahis par une défense totalement dépassée en l’absence du capitaine Thiago Silva, suspendu. Les Allemands ont récité tranquillement leur partition pour enfiler les buts. L’ouverture du score, par Müller (11e), a donné le signal. Ensuite, Klose, Kroos (deux fois) et Khedira, se sont précipités pour inscrire quatre buts en six minutes, entre les 23e et 29e minutes.

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Et il faudra rejouer samedi…

Ce succès historique permet à la Nationalmannschaft, trois fois championne du monde (1954, 1974 et 1990), d’accéder pour la huitième fois de son histoire en finale. Dimanche au Maracana, elle y affrontera le vainqueur de l’autre demi-finale qui opposera l’Argentine aux Pays-Bas, ce mercredi soir à Sao Paulo. Le Brésil, lui, se contentera de la "petite" finale, le match pour la troisième place, samedi à Brasilia, face au perdant de l’autre demi-finale.

En quatre jours, sur quels ressorts pourra agir le sélectionneur Luiz Felipe Scolari pour remobiliser ses joueurs ? Sans doute tentera-t-il de faire vibrer la fibre nationale. Face aux Allemands, il avait appuyé sur la touche "seuls contre tous". La Fédération brésilienne de football (CBF) avait demandé à la Fifa d’ouvrir une procédure disciplinaire contre le Colombien Juan Zuniga, auteur du coup de genou qui a valu une quarantaine de jours d’arrêt à l’attaquant vedette Neymar.

Mais la commission de discipline de l’instance mondiale avait rejeté cette requête, tout comme elle a refusé l’annulation de la suspension du capitaine Thiago Silva. La grave blessure de Neymar, forfait jusqu’à la fin du Mondial en raison d’une fracture d’une vertèbre, avait également poussé Scolari à jouer sur cette corde sensible avant la déroute face aux Allemands.

Neymar sur la casquette

Les Brésiliens sont arrivés au stade coiffés de casquettes portant l’inscription "Forza Neymar". Le capitaine David Luiz et le gardien Julio Cesar, émus, ont même exhibé le maillot de l’absent pendant les hymnes. L’esprit du génial Neymar a flotté sur l’estadio Mineirao, jusqu’à l’avalanche cauchemardesque de la première période.

À la sortie de la demi-heure de jeu, le Brésil était mené 5 à 0. Parmi les buteurs, Miroslav Klose, 36 ans, qui a profité du récital pour inscrire son 16e but en phase finale de Coupe du monde, devenant ainsi le meilleur réalisateur de tous les temps dans cette compétition. Dans ce jour où tout réussit, son remplaçant, Andre Schürrle, marqua les sixième et septième buts de la Mannschaft.

Avec ce match, l’Allemagne a infligé au Brésil la plus lourde défaite de son histoire, toutes compétitions confondues, depuis le premier match de la Seleçao en 1914. La précédente déroute (6-0) remontait à 1920. Cette défaite est également la plus lourde concédée par une équipe en demi-finale de Coupe du monde. C’est dire l’ampleur de la déroute… Et peu importe le but d’Oscar dans les derniers instants. Il ne sauva même pas l’honneur bafoué des 200 millions de Brésiliens.

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(Avec AFP)

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