« Haie de protection » : Israël prêt à intensifier ses attaques sur Gaza et à envoyer des troupes au sol

Douze Palestiniens ont été tués, mardi, à Gaza dans une vaste offensive israélienne. L’opération, surnommée « haie de protection », fait craindre un conflit généralisé entre le Hamas islamiste et Israël qui se dit prêt à une attaque terrestre contre le territoire palestinien.

Des pompiers éteignent le feu dans un véhicule après une frappe aérienne israélienne. © AFP

Des pompiers éteignent le feu dans un véhicule après une frappe aérienne israélienne. © AFP

Publié le 8 juillet 2014 Lecture : 4 minutes.

Depuis le début de l’opération "Haie de protection", lundi 7 juillet, à minuit, douze Palestiniens ont été tués lors de raids de l’aviation israélienne sur Gaza, une enclave palestinienne contrôlée sur le plan sécuritaire par le Hamas.

Mardi après-midi, une frappe à Khan Younès, dans le sud de Gaza, a causé la mort de 7 Palestiniens et blessé 25 autres personnes. D’après le porte-parole des services d’urgences, le raid israélien a visé la maison de la famille Al-Kaware. Des enfants figuraient parmi les blessés, et peut-être parmi les morts.

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Auparavant, quatre individus avaient "été tués dans un raid aérien sioniste qui a visé une voiture civile dans un quartier du centre" de la ville de Gaza, selon le porte-parole du service des urgences, Achraf al-Qoudra. Un autre Palestinien a péri dans une frappe aérienne dans la matinée à l’ouest du camp de réfugiés de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza.

L’armée prête à toutes les options

L’opération "haie de protection" a été déclenchée à la suite de dizaines de tirs de roquettes, lundi soir, contre le sud d’Israël, qui ont été revendiqués par les Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, après la mort de cinq de leurs combattants dans de précédents bombardements israéliens.

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Selon un porte-parole militaire, Peter Lerner, l’objectif de l’opération israélienne est de frapper le Hamas et de réduire le nombre de roquettes tirées vers Israël. D’après lui, les attaques aériennes menées jusqu’à présent ne sont "qu’une étape" pour une opération qui n’a "pas de limite de temps".

Un haut responsable israélien a indiqué que l’armée israélienne était prête à toutes les options, y compris une invasion ou une offensive terrestre contre l’enclave palestinienne pour stopper ces tirs. Un autre responsable a déclaré que Tsahal avait reçu des instructions "pour préparer les différentes alternatives militaires pour être prête le cas échéant".

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Le cabinet de sécurité, présidé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, a d’ailleurs autorisé, mardi, le rappel de 40 000 réservistes en prévision d’une possible opération au sol.

Des renforts aux abords de Gaza

Des renforts ont déjà été déployés aux abords de Gaza. Des journalistes de l’AFP ont vu des chars et des transports de troupes blindés acheminés à la frontière. D’autres renforts seront mobilisés graduellement.

La nouvelle spirale de violences, enclenchée le 12 juin par l’enlèvement et le meurtre de trois étudiants israéliens en Cisjordanie, suivi de l’assassinat d’un jeune Palestinien brûlé vif la semaine dernière, est la plus grave depuis l’opération "Pilier de Défense" contre Gaza en novembre 2012.

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Dans ses raids, l’armée israélienne a détruit des maisons appartenant à des activistes du Hamas, responsables, selon Israël, des attaques à la roquette.

Le porte-parole du Hamas à Gaza, Sami Abou Zouhri, a réagi en accusant Israël de "jouer avec le feu". "L’occupant [israélien] va le payer", a-t-il promis.

Depuis lundi minuit, plus de 30 roquettes se sont abattues sur le sud d’Israël, selon l’armée. Elles n’ont pas fait de victime. Au total, plus de 320 projectiles ont été tirés de Gaza vers Israël depuis le début de ce cycle de violences, il y a trois semaines. Les écoles et les camps de vacances situés dans un rayon de 40 kilomètres autour de la bande de Gaza ont été fermés mardi, et les habitants ont été invités à éviter tout rassemblement.

"Le Hamas va payer un prix très élevé"

"Nous sommes prêts à mener une bataille contre le Hamas qui ne se terminera pas en quelques jours. L’armée poursuivra son offensive de telle façon que le Hamas va payer un prix très élevé", a averti le ministre de la Défense Moshé Yaalon.

Selon Israël, le Hamas disposerait d’un stock de 100 000 roquettes, dont certaines peuvent atteindre Tel-Aviv et la banlieue de Jérusalem.

Les tirs de roquettes palestiniens ont été condamnés par le département d’État américain, qui a estimé qu’Israël avait "le droit de se défendre", tandis que la représentation de l’UE en Israël a exprimé sa "solidarité complète" avec les habitants du sud d’Israël.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a exigé qu’Israël mette fin "immédiatement" à son attaque, demandant à la communauté internationale d’"intervenir pour arrêter la dangereuse escalade qui pourrait provoquer davantage de destruction et d’instabilité dans la région".

Le dirigeant du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh a appelé "à l’unité palestinienne sur le front politique et sur le terrain".

Bête noire d’Israël et considéré comme une organisation terroriste par les États-Unis et l’Union européenne, le Hamas a signé en avril avec Mahmoud Abbas un accord de réconciliation pour mettre fin aux divisions depuis 2007.

(Avec AFP)

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