Centrafrique : Jean-Yves Le Drian a quitté le pays après avoir annulé sa visite à Bambari
La visite de Jean-Yves Le Drian, prévue mardi à Bambari, a été annulée. Le ministre français de la Défense a quitté la Centrafrique en début d’après-midi.
Mis à jour à 14 heures 45
Jean-Yves Le Drian a quitté la Centrafrique mardi 8 avril en début d’après-midi, sans se rendre à Bambari. Le ministre français de la Défense a décidé d’annuler sa visite prévue mardi matin dans cette ville située au nord-est de Bangui. Explications officielles : la météo compliquée et les tensions sur place.
"La sécurité du ministre n’était pas en jeu. Mais nous avons estimé que les 150 à 180 soldats français présents sur place étaient assez occupés comme ça", explique-t-on dans l’entourage du ministre de la Défense.
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Arrivé lundi en fin d’après-midi à Bangui pour sa septième visite en Centrafrique, Jean-Yves Le Drian s’est aussitôt rendu après au camp militaire Mpoko où sont basés les militaires français de l’opération Sangaris pour un entretien avec leur nouveau commandant, le général Éric Bellot des Minières.
Il a été ensuite reçu à la résidence privée de la présidente de transition, Catherine Samba-Panza. Mardi, il a participé à des patrouilles de Sangaris dans plusieurs arrondissements de Bangui avant de rencontrer un bataillon de soldats français membres de l’Eufor (l’opération européenne en RCA).
À Bambari, la tension était encore palpable mardi matin. Lundi, des éléments anti-balaka ont tenté d’investir le centre de la ville et les quartiers musulmans, rapporte une source sécuritaire. Les Séléka ont alors réagi et ont ouvert le feu. La force Sangaris s’est interposée alors que les deux belligérants s’affrontaient, faisant usage de la force.
Les combattants Séléka ont ensuite encerclé la cathédrale Saint-Joseph qu’ils soupçonnent d’abriter des anti-balaka. Sangaris a utilisé un hélicoptère pour les dissuader.
Selon plusieurs sources, l’attaque a fait une dizaine de morts et plusieurs blessés. Une source sécuritaire française parle, elle, de plusieurs victimes parmi les Séléka et les anti-balaka.
>> Lire aussi : Nouvel organigramme de la Séléka, l’aile dure aux commandes
Ces incidents sont intervenus alors qu’une partie de l’état-major de la Séléka converge actuellement vers Birao (Nord-Est) où doit se tenir un nouveau congrès de l’ex-rébellion. "Ceux qui restaient à Bambari n’étaient pas forcément les mieux à même de gérer ce types de tensions", explique notre source sécuritaire française.
Considéré comme la "porte" de l’est du pays, toujours sous le contrôle de l’ex-Séléka, Bambari est un lieu stratégique. "C’est un nid de vipères. La moindre bousculade peut très vite dégénérer. La situation a été aggravée par la poussée des anti-balaka dans le sillage des forces internationales et l’installation d’un nouvel état-major de la Séléka", analyse un diplomate en poste à Bangui.
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Par Vincent DUHEM
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