Palestine : raids israéliens sur Gaza en réplique aux roquettes du Hamas

L’aviation israélienne a mené des dizaines de raids sur la bande de Gaza dans la nuit de lundi à mardi, en réponse aux tirs de roquettes du Hamas. Bilan : 17 blessés, dont deux femmes et deux enfants.

Des Palestiniens dans les décombres de bâtiments détruits par Tsahal, le 8 juillet. © Mahmud Hams/AFP

Des Palestiniens dans les décombres de bâtiments détruits par Tsahal, le 8 juillet. © Mahmud Hams/AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 8 juillet 2014 Lecture : 4 minutes.

Pluie de roquettes contre pluie de missiles. Dans la nuit de lundi 7 à mardi 8 juillet, l’archaïque violence de la loi du talion s’est à nouveau abattue sur la population gazaouie, coincée entre les extrémistes du Hamas et les faucons de Tel Aviv. En réplique à d’intenses salves de roquettes tirées par le Hamas, l’aviation israélienne a mené des dizaines de raids – plus de 70 selon des responsables des services de sécurité palestiniens – faisant 17 blessés, dont sept femmes et deux enfants, ont indiqué des sources médicales palestiniennes, qui précisent que deux des victimes sont dans un état grave.

L’opération israélienne a été surnommée "haie de protection". "Environ 50 cibles ont été visées dont quatre maisons appartenant à des activistes, des sites de lancement de roquettes, des infrastructures", a précisé un porte-parole de Tsahal. Selon des sources sécuritaires palestiniennes, cinq maisons ont été détruites lors de ces attaques : trois à Khan Younes dans le sud de la bande de Gaza et deux autres dans le nord de cette région.

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Tirs aériens israéliens sur la Bande de Gaza dans la nuit du 7 au 8 juillet 2014. © Jack Guez/AFP

L’armée israélienne affirme que plus de 40 roquettes ont été tirées de Gaza en une heure seulement, dont 12 ont été détruites en vol par le système de défense antimissile Iron Dome au-dessus des villes d’Ashdod et Netivot, dans le sud du pays. Au total, 80 projectiles de Gaza auraient touché le sud d’Israël ces dernières 24 heures, selon l’armée. Un soldat a été légèrement blessé et deux maisons endommagées.

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Les décombres fumants après les raids israéliens, le 8 juillet au matin. © Jack Guez/AFP

Opération "sans limite de temps"

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Confronté à cette situation, le Premier ministre israélien ne semblait plus avoir d’autre choix que la force après avoir appelé dimanche son gouvernement à la retenue. "L’expérience a prouvé que dans des moments comme aujourd’hui, nous devons garder la tête froide", avait-il lancé à l’adresse de ses ministres les plus belliqueux. Une ligne prudente qui a poussé le ministre des Affaires étrangères, l’ultranationaliste Avigdor Lieberman, partisan d’une vaste opération terrestre à Gaza, à annoncer lundi qu’il rompait son alliance politique avec le parti Likoud de M. Netanyahu, sans pour autant quitter le gouvernement.

La télévision a montré des images de dizaines de chars déployés près la frontière.

"L’objectif de l’opération est de frapper le Hamas et de réduire le nombre de roquettes tirées vers Israël", a expliqué le porte-parole israélien, ajoutant que des troupes avaient été déployées près de la bande de Gaza "afin d’être prêt lancer une attaque terrestre en cas de besoin." La télévision a montré des images de dizaines de chars déployés près la frontière. Plusieurs centaines de réservistes ont déjà été mobilisés et l’armée "a la capacité d’en rappeler environ 1 500 autres", a déclaré un porte-parole de l’armée. En outre, deux brigades de combat sont prêtes en cas de nécessité, a-t-il ajouté.

Des chars israéliens déployés le 7 juillet 2014 à la frontière de la Bande de Gaza. © Jack Guez/AFP

"D’autres renforts vont être graduellement mobilisés dans les prochains jours. Les attaques aériennes que nous avons menées ne constituent qu’une étape. L’opération n’a pas de limite de temps", indique Tsahal. Les écoles, les camps de vacances situés dans un rayon de 40 km autour de la bande de Gaza ont été fermées mardi et les habitants ont été appelés à éviter tout rassemblement.

Jeune Palestinien brûlé vif : trois suspects passent aux aveux

La branche militaire du Hamas au pouvoir à Gaza a quant à elle lancé des menaces à la suite de ces raids. Israël "a franchi une ligne rouge en attaquant des maisons. Si cette politique ne cesse pas, nous répliqueront en élargissant le cercle de nos cibles au point de surprendre l’ennemi", ont prévenu les brigades Ezzedine al-Qassam dans un communiqué. La confrontation entre le Hamas et Israël s’est intensifiée après la mort de huit combattants palestiniens dans la nuit de dimanche à lundi. Un neuvième est dans un état critique.

Dans ce contexte de crise, trois jeunes Israéliens ont avoué le meurtre de l’adolescent palestinien brûlé vif à Jérusalem, qui a causé une émotion considérable et déclenché des violences qui se sont étendues aux localités arabes d’Israël. "Trois des six suspects en détention ont avoué le meurtre de Mohammad Abou Khdeir, en le brûlant vif", a indiqué à l’AFP une source proche du dossier ayant requis l’anonymat.

Six jeunes juifs extrémistes de droite ont été appréhendés dimanche dans le cadre de cette affaire. Ils sont soupçonnés notamment d’appartenir à une "organisation terroriste", d’enlèvement, d’homicide sur mineur, de possession illégale d’armes et de crime "pour motif nationaliste". Mohammad Abou Khdeir, 16 ans, avait été kidnappé le 2 juillet à Jérusalem-Est occupée et annexée. Puis son cousin avait été roué de coups par la police et accusé d’avoir lancé des pierres.

(Avec AFP)

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