Centrafrique : la visite de Jean-Yves Le Drian marquée par une flambée de violences

La région de Bambari, où devait se rendre mardi Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense, est depuis quarante-huit heures le théâtre d’un net regain de violences.

Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, le 21 juin 2014 en France. © AFP

Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, le 21 juin 2014 en France. © AFP

Publié le 8 juillet 2014 Lecture : 2 minutes.

C’est dans un climat particulièrement tendu que le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, doit se rendre mardi 8 juillet à Bambari. Cette ville située au nord-est de Bangui est l’un des épicentres des violences qui se sont poursuivies en plusieurs points en province ces dernières 48 heures.

"Plusieurs personnes ont été tuées et blessées dimanche à la suite de heurts entre anti-balaka et ex-Séléka", à Dékoa, dans le centre, a déclaré un gendarme sous couvert de l’anonymat.

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"Ces affrontements se sont produits alors que les ex-Séléka ont mis la main sur un milicien anti-balaka suspecté de recueillir des informations sur leur lieu de cantonnement. Les heurts ont gagné le marché, faisant fuir de nombreux habitants", a précisé cette source.

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Dans le Nord, une source de la force africaine Misca indique qu’"au moins trois personnes ont été tuées et plusieurs blessées au village Kouki, dans la sous-préfecture de Bossangoa par des peuls armés et des ex-Séléka".

"Les assaillants sont arrivés sur des motos. Ils se sont mis à tirer sur les habitants qu’ils croisaient".

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À Paoua, dans le nord frontalier du Tchad, 34 musulmans dans une mosquée ont été blessés samedi par l’explosion d’une grenade lancée par des individus non identifiés. Quatre des blessés sont dans un état grave, selon la source de la Misca.

Dans le centre-nord, dans la région de Mbrés, "plus de 12 000 personnes sont en fuite après l’invasion de neuf villages par des anti-balaka qui se livrent à des exécutions sommaires, coups et blessures, prises d’otages et rackets", selon des témoins joints par téléphone.

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"Ces miliciens ont retenu deux chefs de villages et exigent de fortes rançons contre leur libération". Des témoins ont rapporté que les miliciens étaient venus des localités environnantes de Bakala, Grimari et Bambari et rentrés à Mbrés "pour y combattre les ex-Séléka".

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Arrivé en fin d’après-midi à Bangui pour sa septième visite en Centrafrique, Jean-Yves Le Drian s’est aussitôt rendu après au camp militaire Mpoko où sont basés les militaires français de l’opération Sangaris pour un entretien avec leur nouveau commandant, le général Éric Bellot des Minières.

Il a été ensuite reçu à la résidence privée de la présidente de transition, Catherine Samba-Panza. Le Drian a estimé avant son départ que le regain de violences était la conséquence du blocage du processus politique destiné à stabiliser la Centrafrique. L’arrivée au pouvoir en février de la présidente de transition "n’a pas permis la relance d’un processus politique qui est bloqué", a-t-il dit.

Onze soldats français ont été blessés la semaine dernière à Bambari et Bangui au cours d’opérations de sécurisation, selon l’armée française.

(Avec AFP)

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