Kenya : journée de mobilisation pour l’opposition

Dans un climat social tendu, auquel s’ajoute la menace terroriste, l’opposition menée par Ralia Odinga à manifesté lundi dans les rues de Nairobi.

Raila Odinga, le 31 mai 2014 à Nairobi. © AFP

Raila Odinga, le 31 mai 2014 à Nairobi. © AFP

Publié le 7 juillet 2014 Lecture : 2 minutes.

Des milliers de Kényans se sont réunis lundi à Nairobi pour une manifestation de l’opposition. Un mouvement sous haute surveillance, en plein regain de tension après la mort d’une vingtaine de personnes dans de nouveaux attentats près de la côte touristique.

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Le chef de l’opposition, Raila Odinga, a appelé ses partisans à se masser dans le parc Uhuru, au cœur de la capitale, contre l’insécurité, la corruption et les décisions du gouvernement dictées selon lui par des critères ethniques.

Les forces de sécurité ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants qui leur jetaient des pierres dans des rues du centre-ville. La police a déployé plus de 15 000 agents, alors que le pays est déjà en alerte par crainte des islamistes somaliens shebab, affiliés à Al-Qaïda.

Cette manifestation se voulait avant tout symbolique, reprenant le cri de ralliement "Saba Saba" ("7/7" en swahili, pour 7 juillet) de l’opposition des années 1990, quand elle réclamait le multipartisme.

"Saba Saba"

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Depuis des jours, le "Saba Saba" attise les peurs de violences, sur fond de rhétorique guerrière et de divisions ethniques.

"Le Kenya est une nation apparemment en guerre contre elle-même", a affirmé il y a quelques jours la coalition Odinga, selon qui les "relations interethniques" n’ont jamais été aussi "détériorées" dans la première puissance économique d’Afrique de l’Est.

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Le pouvoir a de son côté rejeté ces accusations et soupçonne l’opposition de vouloir "rendre le pays ingouvernable".

Alors que les shebab ont revendiqué deux nouvelles attaques dans la nuit de samedi à dimanche dans la région proche de l’archipel touristique de Lamu (Sud-Est), faisant 21 victimes, le président Uhuru Kenyatta a mis en cause – sans toutefois la nommer – l’opposition, qui a quant à elle farouchement nié toute implication.

L’Autorité kényane des communications a publié lundi dans la presse un message où elle met en garde les médias, en particulier les radios locales et ceux qui interviennent sur les réseaux sociaux, contre les "discours de haine".

Par crainte, de nombreuses familles ont rejoint ces derniers jours leur région d’origine, pour se mettre à l’abri au sein de leur communauté.

Le pays reste traumatisé par les violences qui avaient suivi la présidentielle de 2007, les pires qu’il ait connues depuis l’indépendance de 1963. Le déchaînement de haines interethniques de fin 2007- début 2008 s’était soldé par plus de 1 200 morts.

(Avec AFP)

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