Des opposants évacués d’un hôtel particulier parisien appartenant à l’État gabonais

Une trentaine de membres de l’opposition gabonaise en France qui avaient envahi samedi soir un hôtel particulier parisien appartenant à l’État gabonais a évacué les lieux « sans heurts » dans la nuit de samedi à dimanche, a indiqué à l’AFP une source policière.

Le président gabonais Ali Bongo lors d’un sommet Union européenne – Afrique, le 29 novembre 2017. © Diomande Ble Blonde/AP/SIPA

Le président gabonais Ali Bongo lors d’un sommet Union européenne – Afrique, le 29 novembre 2017. © Diomande Ble Blonde/AP/SIPA

Publié le 14 janvier 2018 Lecture : 2 minutes.

La police, qui avait une réquisition pour évacuer l’hôtel Pozzo di Borgo, dans le cossu 7e arrondissement de Paris, les « a invités à quitter le site, ce qui a été fait sans heurts, ni problèmes », a précisé cette source.

« Les opposants sont sortis à 01H05 » (00H05 GMT), rejoignant une vingtaine de sympathisants qui les attendaient dans la rue, a-t-elle ajouté. Les identités ont été vérifiées.

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Un double objectif

Les manifestants avaient investi le bâtiment, en cours de travaux et vide d’occupant, samedi vers 19H00 GMT, a déclaré à l’AFP Doriane Ozenga, une opposante au président Ali Bongo.

Des photos diffusées sur internet montrent notamment des activistes en civil assis autour d’une grande table, dans une pièce ornée de dorures.

« Nous ne sommes pas là pour casser ou dégrader mais pour constater que le président Ali Bongo a dépensé des fortunes, plus de 200 millions d’euros, pour acheter et transformer cet hôtel particulier », avait alors indiqué à l’AFP l’opposant Jean-Félix Adandé.

D’après Doriane Ozenga, les manifestants entendaient également dénoncer « l’interdiction de quitter le territoire pour Jean Ping », une des principales figures de l’opposition gabonaise. Ce dernier, qui avait prévu de s’envoler pour la France samedi soir, en a été empêché par les forces de sécurité, a constaté l’AFP.

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Convoqué par la justice

M. Ping, qui se considère comme le véritable vainqueur de la présidentielle d’août 2016, a été convoqué par la justice gabonaise qui doit l’auditionner le 17 janvier en lien avec une affaire de « complot contre l’autorité de l’Etat« .

L’opposant a assuré n’avoir pas été informé au préalable de l’occupation de l’hôtel particulier à Paris.

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Les manifestants ayant occupé le site sont « tous membres de la résistance gabonaise », a expliqué Doriane Ozenga, en dénonçant le « luxe affolant » du bâtiment, « avec des pièces immenses et des poignées dorées ». Plusieurs photos de ces aménagements luxueux ont été diffusées par ces opposants sur internet.

Une enquête en France

« Le président Ali Bongo a dépensé des fortunes, plus de 200 millions d’euros, pour acheter et transformer cet hôtel particulier », a déploré l’un d’eux, Jean-Félix Adandé.

« Nous sommes choqués par le luxe des lieux, tout cet argent dépensé », a-t-il ajouté. « C’est un bien mal acquis, qui appartient au peuple gabonais, donc le peuple gabonais s’en empare ».

Des associations anti-corruption françaises ont mis en cause la famille Bongo dans le cadre des affaires dite des « biens mal acquis ». Une enquête a été menée par des juges français, qui l’ont clôturée le 30 août 2017, sans aucune mise en examen.

Le Gabon est dirigé depuis 2009 par Ali Bongo Ondimba, fils d’Omar Bongo, président de 1967 à sa mort en 2009.

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