Maroc : deux « femmes-mulets » tuées dans une nouvelle bousculade au poste-frontière de Ceuta

Deux femmes porteuses de marchandises – les « hamalates » – ont été piétinées ce lundi dans une bousculade. Depuis début 2017, elles sont six à avoir trouvé la mort dans des accidents similaires.

À Ceuta, les autorités espagnoles ont limité le nombre de porteurs à 4 000 par jour. © YouTube/ Media Ceutaactualidad

À Ceuta, les autorités espagnoles ont limité le nombre de porteurs à 4 000 par jour. © YouTube/ Media Ceutaactualidad

ProfilAuteur_NadiaLamlili

Publié le 15 janvier 2018 Lecture : 1 minute.

Dans le nord du Maroc, on les appelle les « hamalates » (porteuses) ou les « femmes-mulets« , en raison des colis, qui pèsent plusieurs dizaines de kilos et qu’elles transportent sur leur dos comme des bêtes de somme.

Six femmes tuées en un an

Le passage frontalier de »Tarajal II« , entre la ville marocaine de Fnideq (Castillejos, en espagnol) et l’enclave espagnole de Ceuta, a été le théâtre d’un nouveau drame.

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Deux femmes y sont mortes piétinées dans une bousculade alors qu’elles s’apprêtaient à passer la frontière pour aller s’approvisionner en marchandises de contrebande. Cet accident porte à six le nombre de femmes ayant péri dans ce même lieu depuis début 2017.

Les deux Marocaines, Ilham et Souad, âgées respectivement de 27 et 42 ans, étaient originaires de Fnideq, a indiqué à Jeune Afrique Mohamed Benaïssa, président de l’Observatoire du nord pour les droits de l’homme.

Les autorités locales ont ouvert une enquête, mais l’ONG demande à l’État marocain de trouver des alternatives économiques pour les femmes de cette région, où une grande partie de la population vit des fruits de la contrebande.

>>> A LIRE – Maroc : les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla en 5 dates

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Course mortelle

Entre 10 000 et 15 000 femmes tentent chaque jour de traverser la frontière pour aller s’approvisionner en marchandises espagnoles (tissus, literie, électroménagers…) et les revendre ensuite dans les villes avoisinantes (Fnideq, Tanger, Tétouan…).

Début 2017, les autorités de Ceuta ont fixé un quota quotidien de transit qui ne dépasse pas les 4 000 porteurs. « Chaque jour, c’est la course au ticket. Ceux qui n’ont pas réussi à l’avoir ne peuvent pas rentrer », explique Mohamed Benaissa. Ce qui provoque régulièrement des bousculades qui tournent parfois au drame.

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