Israël : battu par la police, le cousin du jeune Palestinien brûlé vif a été assigné à résidence

Après l’assassinat de trois jeunes Israéliens et le meurtre, dans la nuit de mardi à mercredi dernier, d’un jeune Palestinien brûlé vif dans ce qui ressemble à une vengeance aveugle à caractère politique, la spirale de la violence semble bien engagée en Palestine. Dans la nuit de dimanche à lundi, des émeutes ont à nouveau secoué l’État hébreu où 110 manifestants ont été arrêtés, selon la police israélienne.

À Hadera (nord d’Israël), plusieurs centaines de manifestants anti-racistes ont défilé dimanche soir, rejoints par un contre-défilé d’extrême-droite, a précisé la police qui a dispersé les deux rassemblements et interpellé 45 personnes. Plusieurs autobus israéliens ont été caillassés à divers endroits du pays et les troubles ont également gagné le sud d’Israël et les environs de Beersheva, la capitale du Néguev, où vit une importante communauté bédouine : 12 manifestants y ont été interpellés, toujours selon la police.

Sept combattants palestiniens tués

Parallèlement à ces incidents, Tsahal lançait des frappes aériennes sur la bande de Gaza. Bilan : sept combattants palestiniens tués, selon les services d’urgences de ce territoire palestinien, et deux autres activistes portés disparus. Selon un communiqué militaire au moins 12 roquettes se sont abattues sur le sud d’Israël depuis minuit, dont une a légèrement blessé un soldat et causé des dommages lundi matin. Par ailleurs, Israël a frappé dans la nuit de dimanche à lundi une position syrienne suspectée selon l’armée d’être à l’origine d’un tir d’obus sur la partie du plateau du Golan occupée par Israël plus tôt dans la soirée.

Même si la police a arrêté dimanche six jeunes extrémistes juifs dans le cadre de son enquête sur le meurtre du jeune Palestinien enlevé et brûlé vif, l’émotion est restée très forte en Israël, d’autant qu’un second fait divers a entretenu la colère envers les autorités israéliennes.

Une vidéo d’un jeune Palestinien de nationalité américaine, Tareq Abou Khdeir, qui n’est autre que le cousin du jeune brûlé vif, est reprise en boucle par les médias et sur les réseaux sociaux. On l’y voit violemment roué de coup par la police lors de son interpellation jeudi lors d’affrontements à Chouafat, un quartier de Jérusalem-Est occupée et annexée.

"Je ne faisais que regarder"

Agé de 15 ans, Tareq Abou Khdeir a été assigné à résidence pour 9 jours, à Beit Hanina, le temps de l’enquête sur les jets de pierres qui lui sont reprochés, a déclaré Louba Samri, porte-parole de la police. Le jeune homme dément cependant avoir agressé les policiers. "Je regardais la manifestation, j’ai entendu des cris et j’ai vu des gens courir après des policiers derrière eux. Je me suis mis à courir aussi. Mais je suis tombé et ils m’ont rattrapé et ont commencé à me battre", a-t-il raconté à l’AFP, le visage encore tuméfié. "J’ai été attaqué par deux flics et pendant qu’ils me tabassaient j’ai perdu connaissance. Puis je suis allé à l’hôpital et de là en prison", a-t-il poursuivi. "Je ne lançais pas de pierres. Je ne faisais que regarder".

Les États-Unis ont affirmé dimanche que si l’enquête était conclue rapidement, Tareq Abou Khdeir pourrait revenir en Floride (sud-est des Etats-Unis) comme prévu avec sa famille plus tard dans le mois. La porte-parole du département d’Etat ajoute que Washington reste profondément inquiet d’avoir appris qu’il avait été sévèrement battu par la police lors de sa détention, condamne l’usage excessif de la force et appelle à une enquête rapide, transparente et crédible.

De fait, une enquête interne a été ouverte par le ministère israélien de la Justice sur l’incident, qualifié de grave, mais qui selon la ministre Tzipi Livni, ne reflète pas la politique de maintien de l’ordre d’Israël.

(Avec AFP)