Conflit israélo-palestinien : funérailles sous tension à Jérusalem-Est
Des heurts sporadiques ont éclaté dans plusieurs quartiers de Jérusalem-Est vendredi à la mi-journée.
Des milliers de personnes ont accompagné vendredi 4 juillet la dépouille de Mohammad Abou Khdeir, jeune Palestinien de 16 ans, enlevé mardi soir à Chouafat, un quartier résidentiel de Jérusalem-Est. Son cadavre –entièrement brûlé, selon l’avocat de la famille– avait été retrouvé quelques heures plus tard près d’une forêt dans la partie ouest de la ville.
"Par notre sang et par notre âme, nous nous sacrifierons pour le martyr" a chanté la foule, scandant "Allah Akbar" (Dieu est Grand), à l’arrivée du corps, remis à sa famille après une autopsie.
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Des heurts sporadiques ont éclaté dans plusieurs quartiers de Jérusalem-Est à la mi-journée. De violents affrontements y avaient opposé ces dernières 48 heures des Palestiniens lançant des pierres et des cocktails Molotov aux policiers qui ont riposté avec des tirs à balles caoutchoutées, des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes.
Ces scènes d’émeutes, réminiscences des intifadas (soulèvements) palestiniennes, ont fait des dizaines de blessés.
Un clip-vidéo posté sur YouTube par la chaîne de télévision Palestine Today a montré un manifestant violemment tabassé apparemment par des gardes-frontières israéliens et des policiers en civil à Chouafat.
L’enterrement du jeune Palestinien coïncidait avec le premier vendredi du Ramadan qui attire habituellement des dizaines milliers de musulmans sur l’esplanade des Mosquées, lieu saint de l’islam, dans la Vieille ville de Jérusalem.
Toutefois, la foule était beaucoup moins nombreuse que les années passées, estimée à quelque 8 000 croyants seulement, selon une porte-parole de la police. Tard jeudi soir, craignant des désordres, la police avait décidé de limiter l’accès à l’esplanade, appelé "le Noble sanctuaire", aux fidèles âgés de plus de 50 ans et aux femmes.
La situation était également tendue à la frontière entre Israël et la bande de Gaza.
Trêve
Dans le même temps, certains médias ont évoqué l’annonce d’une trêve sous les auspices de l’Égypte dans les prochaines heures entre le Hamas et Israël. Un responsable du Hamas a confirmé, sous couvert de l’anonymat, que Le Caire était engagé dans une médiation "pour faire revenir le calme dans la bande de Gaza".
"Mais aucun accord n’a encore été conclu", a-t-il souligné.
>> Lire aussi : Mort des jeunes Israéliens, des "assassinats de sang-froid", selon Benjamin Netanyahu
Bassem Naïm, un haut cadre du Hamas à Gaza, a dit que le mouvement islamiste "n’a aucun intérêt à une escalade ou une guerre à Gaza". "Mais en même temps, il n’est pas possible de rester silencieux sur l’agression (israélienne) qui continue contre Gaza et la Cisjordanie", a averti M. Naïm.
Un chef de la sécurité israélienne, cité par le quotidien anglophone Jerusalem Post, a estimé que vendredi serait une journée test pour savoir si le Hamas était disposé à un cessez-le-feu.
"La balle est dans le camp du Hamas", écrivait pour sa part le site d’informations Ynet, citant également un responsable de la sécurité. "Nous sommes prêts pour deux options dans le sud : soit les tirs contre nos communautés cessent et nos opérations cesseront aussi. Soit ils continuent et les renforts en place agiront avec force", a déclaré jeudi le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
(Avec AFP)
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