Attaque du domicile d’Alpha Condé en 2011 : ouverture du nouveau procès des accusés

Le nouveau procès des accusés de l’attaque du domicile privé du chef de l’État guinéen s’est ouvert ce mardi 16 janvier devant le Tribunal de première instance de Dixinn. Leur condamnation en juillet 2013 à de lourdes peines de prison par la Cour d’assises avait été cassée par la Cour suprême, qui avait relevé des irrégularités dans l’enquête.

Le président guinéen Alpha Condé à New Delhi, en octobre 2015. © Saurabh Das/AP/SIPA

Le président guinéen Alpha Condé à New Delhi, en octobre 2015. © Saurabh Das/AP/SIPA

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Publié le 16 janvier 2018 Lecture : 2 minutes.

Le nouveau procès dans l’affaire de l’attaque du 19 juillet 2011 contre la résidence privée du président guinéen s’est ouvert mardi, avant d’être suspendu à la demande de la partie civile.

Les trois coaccusés avaient été condamnés en juillet 2013 à de lourdes peines de prison au terme de six mois de procès médiatisé et de douze heures de délibération. Présenté comme le cerveau de l’attaque, le commandant Alpha Oumar Boffa Diallo (dit « AOB »), ancien garde rapproché du défunt président Lansana Conté, et son coaccusé Jean Guilavogui – qui a perdu son bras gauche suite à l’explosion d’une grenade – avaient tous deux écopé de la réclusion criminelle à perpétuité.

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Fatout Badiar Diallo, veuve d’un officier de police en service à la présidence de la République sous Lansana Conté, avait quant-à elle été condamnée à quinze ans de prison.

La Cour a admis l’irrégularité de l’enquête

Les trois condamnés avaient aussitôt contesté l’arrêt de la Cour d’assises devant la Cour suprême. Le 27 mars 2017, celle-ci avait cassé le jugement de la cour d’assises, admettant l’irrégularité de l’enquête.

« Depuis 2011, le collectif des avocats a toujours relevé les conditions inhumaines et dégradantes dans lesquelles les poursuites ont été déclenchées », explique Me Salifou Béavogui, qui rappelle que ses clients « ont toujours clamé leur innocence ».

« Suite à la décision de la Cour suprême, nos clients devaient être immédiatement remis en liberté, estime-t-il. Après sept ans de détention provisoire, une première dans les annales judiciaires, nous estimions que leur maintien en prison n’était plus nécessaire à la manifestation de la vérité ».

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« L’arrêt de renvoi purge les nullités »

La partie civile est au contraire d’un avis contraire. Pour Me Joachim Gbilimou, « il n’y a pas lieu de remettre en cause la légalité de la procédure ».

Dans la même affaire, certains condamnés – comme l’opposant politique Bah Oury, qui avait écopé de la prison à vie par contumace – ont été graciés par la principale partie civile au procès, en l’occurrence le chef de l’État Alpha Condé.

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Le vice-président exclu de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo est d’ailleurs rentré en Guinée le 24 janvier 2016, après quatre ans et demi d’exil en France.

Au terme des débats de cette première audience, le procès a finalement été suspendu : le tribunal a fait droit aux demandes de la partie civile, qui réclame que la Cour suprême interprète son arrêt de cassation annulant le jugement de 2013 dans ce dossier. Dans l’attente de la réponse de la Cour suprême, les prévenus sont maintenus en détention.

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