Chute du cours du pétrole : qui perd, qui gagne en Afrique ?
Depuis quelques mois, le cours de l’or noir dégringole. Les pays producteurs africains s’inquiètent pour l’équilibre de leurs budgets. Mais il n’y aura pas que des perdants.
Le prix du baril est en chute libre : en quatre mois, le cours londonien du brent a perdu plus du quart de sa valeur, passant de plus de 107 dollars en juillet à 78,60 dollars ce 13 novembre. À l’origine de cette dégringolade : une forte hausse de la production de pétrole de schiste américain, dont les coûts de production sont peu élevés, la reprise de l’exploitation des champs libyens, et la décision de l’Arabie saoudite de continuer d’inonder le marché de son brut.
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Les principaux pays producteurs africains voient avec anxiété les prix poursuivre leur baisse, alors que leurs coûts d’exploitation sont – en moyenne – plus élevés que ceux de leurs concurrents, notamment du Golfe persique et d’Amérique du Nord. Leurs bénéfices fondent comme neige au soleil. Et cette déprime des cours met en péril les budgets des États les plus dépendants de l’or noir. Le Nigeria, l’Angola, le Gabon et le Congo-Brazzaville, qui possèdent de nombreuses et coûteuses plateformes en offshore profond, sont touchés. Mais l’Algérie et la Libye, pour lesquelles la manne pétrolière constitue l’essentiel des recettes de l’État, vont également souffrir en 2014.
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Heureux
Cette conjoncture nuit aussi à l’exploration sur le continent, les marchés financiers se montrant réticents à financer toutes les recherches. Et certains projets qui devaient être mis en exploitation pourraient être annulés ou reportés.
La chute des cours fait toutefois des heureux parmi les différents consommateurs de pétrole, qui verront leur facture diminuer. La situation est ainsi favorable à l’équilibre commercial des pays importateurs nets de pétrole, ce qui est le cas d’un grand nombre d’États africains. Certains secteurs économiques, comme le transport et l’industrie, vont aussi bénéficier de cette tendance.
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Les compagnies aériennes, jusque-là handicapées par le prix élevé du kérosène, pourraient voir leurs profits gonfler d’environ 15 milliards de dollars.
Quant aux automobilistes du continent, où les capacités de raffinage restent insuffisantes, ils devraient attendre quelques semaines avant de voir les prix à la pompe diminuer. Et n’en bénéficier que partiellement, les intermédiaires et les autorités fiscales rechignant à répercuter sur les consommateurs l’ensemble de la baisse des prix.
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