Centrafrique : l’ex-Séléka continue de commettre des exactions

Plus de six mois après avoir été contraints de quitter le pouvoir, des ex-rebelles de la Séléka mènent toujours des attaques meurtrières. Une persistance de l’insécurité qui s’expliquerait par l’inertie des forces internationales, ont dénoncé jeudi des habitants de Batangafo, dans le nord-ouest de la Centrafrique.

Des membres des Seleka près d’un convoi de soldats tchadiens à Bangui, le 4 avril 2014. © AFP

Des membres des Seleka près d’un convoi de soldats tchadiens à Bangui, le 4 avril 2014. © AFP

Publié le 3 juillet 2014 Lecture : 2 minutes.

Batangafo, Kabo, Bouca, Markounda, Bossangoa, Nanga Boguila, Nana Bakassa, des localités situées dans le nord-ouest de la Centrafrique, sont depuis des mois le théâtre d’attaques et d’affrontements entre milices anti-balaka et ex-Séléka. Des violences qui ont fait plusieurs dizaines de morts ces dernières semaines et entraîné des déplacements de populations vers d’autres régions et la capitale Bangui.

Au moins 11 civils ont été tués ces trois derniers jours dans le nord-ouest et le centre du pays, dans des attaques attribuées à des ex-Séléka, ont indiqué jeudi 3 juillet des sources au sein de la Misca. "Huit personnes en tout ont été tuées entre lundi et mercredi à Batangafo (Nord-Ouest) et plusieurs blessées par des éléments armés identifiés par les habitants comme étant des ex-Séléka basés dans la région", a-t-on précisé.

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Dans le centre du pays, trois personnes ont été tuées mercredi et une autre blessée au cours d’une attaque d’ex-Séléka contre le village de Ngakobo, situé près de Bambari, selon une autre source au sein de la force africaine. Là aussi, selon un scénario immuable, la population a fui en brousse pour échapper aux assaillants.

"Ils ne protègent pas les populations"

Ahmad Nejad, porte-parole de l’état-major Séléka, a déclaré que des "éléments [de l’ancienne rébellion] sont allés à Ngakobo pour protéger la population, après avoir été informés d’une attaque d’anti-balaka contre des civils. Mais ce n’était pas pour tuer des habitants".

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À chaque attaque contre les civils, les ex-Séléka comme les anti-balaka démentent être responsables. La population, elle, se plaint de l’inertie de la Misca. En effet, selon plusieurs témoignages d’habitants, les soldats congolais et camerounais de la force africaine présents dans Batanfago ne sont pas intervenus pour protéger les civils.

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"Ils ne protègent pas les populations et laissent faire les ex-Séléka. Nous sommes totalement abandonnés. Que les autorités de Bangui, les forces internationales, réagissent rapidement pour freiner ces exactions", a déclaré Marcel M’baïlem, un habitant de Batangafo, joint par téléphone.

Selon la radio nationale centrafricaine, "ces exactions sont commises au vu et au su des forces internationales qui n’ont pas réagi".

(Avec AFP)

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