RDC : les évêques font un « procès d’intention » à Kabila, selon Kinshasa
Lors de sa conférence de presse hebdomadaire à Kinshasa, Lambert Mende, porte-parole du gouvernement congolais, a accusé jeudi les évêques catholiques de la RDC de faire un « procès d’intention » à Joseph Kabila au sujet de son éventuelle candidature à la présidentielle de 2016.
Quarante-huit après la déclaration des évêques de la RDC demandant au président Joseph Kabila de ne pas briguer un nouveau mandat en 2016, Kinshasa a réagi. Au cours de sa conférence de presse hebdomadaire à Kinshasa, Lambert Mende, porte-parole du gouvernement congolais, a déclaré, le 3 juillet, que "la Conférence épiscopale nationale du Congo se lance dans un débat politique où elle donne l’impression de croire, à tort, que les options fondamentales relèvent du dogme." Avant d’ironiser : "Déformation professionnelle peut-être."
"Croire que la Cenco peut imposer [sa préférence pour le scrutin direct] à la nation en se substituant au législateur attitré […] ou à l’administration électorale constitutionnelle […] n’est pas dans l’ordre démocratique des choses", a ajouté Lambert Mende.
>> Lire aussi : vers un troisième mandat de Joseph Kabila ?
Kinshasa dénonce une "injonction comminatoire" des évêques
Le porte-parole du gouvernement congolais a également reproché à l’Église de "tomber dans le procès d’intention" en déclarant être opposée à toute modification ou altération de la substance de l’article 220 de la Constitution, selon lequel le nombre et la durée des mandats du président de la République […] ne peuvent faire l’objet d’aucune révision constitutionnelle.
Soupçonnant le président Joseph Kabila de chercher à tout prix à s’accrocher au pouvoir au-delà de la présidentielle prévue pour 2016, à laquelle il ne pourra pas se représenter, la majeure partie de l’opposition congolaise met en garde depuis plusieurs mois contre les projets qu’elle prête au chef de l’État de modifier la Constitution. "Il est regrettable que la Cenco s’en fasse l’écho", a estimé Lambert Mende.
Le ministre a enfin qualifié l’exhortation des évêques d’"injonction comminatoire" dont il a remis en question la légalité et la légitimité.
(Avec AFP)
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