Crise anglophone au Cameroun : l’attaque d’un lycée crée la panique dans le Fako

Un mouvement d’affolement s’est emparé des populations du département du Fako (Sud-Ouest) ce lundi. À l’origine, l’attaque du lycée de Malende par des individus non identifiés.

Dans une rue de Bamenda, au Cameroun anglophone (photo d’illustration). © Rbairdpcam/CC/Flickr

Dans une rue de Bamenda, au Cameroun anglophone (photo d’illustration). © Rbairdpcam/CC/Flickr

Publié le 16 janvier 2018 Lecture : 2 minutes.

L’opération « ville morte » continue, une semaine après son lancement dans les régions anglophones. Ce lundi 15 janvier, dans l’après-midi, des villes du département du Fako ont été plongées dans cette ambiance de ville-fantôme, qui consiste à paralyser la ville.

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Une rumeur annonçant des attaques des forces de l’Ambazonie, a en effet amené les parents à récupérer leurs enfants dans les écoles, et à se barricader chez eux. Des commerçants, apeurés, ont eux-aussi fermé boutique. Aux alentours de 15 heures, certaines artères animées de la ville de Buéa, chef-lieu de la seconde région anglophone, étaient désertes.

L’attaque du lycée de Malende

Tout est parti de l’attaque du lycée de Malende – un village proche de Muyuka – par des individus non identifiés. Selon Christopher, un habitant de la localité joint au téléphone par Jeune Afrique, les faits se sont produits aux alentours de midi.

Ils ont menacé les enseignants et le proviseur. Ils ont ensuite demandé à tout le monde de quitter les lieux, les menaçant de mort

« Ces individus sont entrés dans l’établissement, ils ont menacé les enseignants et le proviseur. Ils ont ensuite demandé à tout le monde de quitter les lieux, les menaçant de mort. Les élèves n’ont eu d’autre choix que de rentrer », raconte-t-il.

La nouvelle de l’attaque du lycée de Malende a rapidement fait le tour de la ville, et surtout des autres établissements scolaires. Des témoignages indiquent que des éléments de la gendarmerie sont descendus dans les écoles. Ils auraient, eux aussi, demandé aux élèves de rentrer.

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Dans les autres villes de la région, un mouvement de panique s’est également emparé des populations. À Buéa et à Limbé, les écoles ont été désertées et des commerces fermés.

Retour au calme

En début de soirée, le gouverneur de la région du Sud-Ouest, Bernard Okalia Bilaï, a tenté de calmer la situation. Dans un communiqué, il a demandé aux citoyens de ne pas céder à la panique et de reprendre leurs activités normalement. Pour l’autorité administrative, il s’agit « d’actes d’intoxication visant à manipuler l’opinion, en créant une atmosphère d’insécurité dans les établissements ».

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L’attaque du lycée de Malende a été revendiquée par les militants sécessionnistes. Sur son compte Facebook, l’activiste politique Mark Bareta, affirme que ce mouvement a été orchestré par les « Amba Tigers », un groupe d’individus qui militent pour l’instauration d’un État ambazonien. Cette information n’a cependant pas été confirmée.

L’incident de ce lundi intervient deux jours après le renouvellement du mot d’ordre de « villes mortes » en zone anglophone, par les sécessionnistes. Le retour à ce mode de manifestation avait été lancé le 7 janvier dernier, après l’arrestation des leaders de l’Ambazonie au Nigeria. L’appel au « Ghost town » avait été très peu suivi dans la région du Sud-Ouest.

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