RDC : pointée du doigt par Kigali, la Monusco nie soutenir les FDLR
La mission des Nations unies en RDC s’est défendue mercredi de soutenir les rebelles hutus rwandais présents dans l’est du pays. Fin juin, elle avait été accusée par le Rwanda d’avoir transporté Gaston Rumuli Iyamuremye, l’un des dirigeants de cette milice.
"Nous ne soutenons pas les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), nous soutenons [leur] désarmement volontaire". Mercredi 2 juillet, lors d’une conférence de presse à Kinshasa, le général Abdallah Wafy, chef adjoint de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco), s’est voulu catégorique : contrairement aux accusations de Kigali, la force onusienne n’a apporté aucun soutien aux rebelles hutu rwandais. "Sur la question du transport […] on a respecté les règles" des Nations unies, a renchéri Martin Kobler, chef de la Monusco.
Dans une lettre, datée du 26 juin et adressée au président du Conseil de sécurité, le représentant permanent du Rwanda à l’ONU s’est plaint d’avoir été notifié, l’avant-veille, d’une requête de la direction des opérations de maintien de la paix demandant la levée de l’interdiction de voyage visant le président par intérim des FDLR, Gaston Rumuli Iyamuremye, alias Victor Rumuli Byiringiro.
>> Lire aussi RDC – Rwanda : Kanyasheja II, une colline pour deux États ?
Voyage à Rome
Cette demande devait permettre sa venue à Rome, le 25 juin, pour participer à des négociations avec des représentants de la RDC et de l’ONU, sous l’égide de la communauté catholique Sant’Egidio. Ces discussions devaient accélérer le processus de désarmement volontaire entamé fin mai par les FDLR.
Le Comité des sanctions n’a pas donné suite à cette requête. Sans attendre de réponse, la Monusco avait transporté Gaston Rumuli Iyamuremye et d’autres représentants des FDLR par avion du Nord-Kivu (est) à Kinshasa pour leur permettre de prendre un vol pour Rome.
Le dirigeant des FDLR et sa suite ont été transportés "à l’intérieur du Congo", a dit Martin Kobler, ajoutant que "le Comité des sanctions a dit que ceux qui sont sur la liste des sanctions sont interdits de voyages internationaux et M. Iyamuremye n’a jamais quitté le Congo". Il n’est par ailleurs recherché ni par Interpol, ni par la Cour pénale internationale (CPI), ni par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Quant à la rencontre de Rome, elle a finalement eu lieu sans Gaston Rumuli Iyamuremye.
Reddition de 180 combattants
Les FDLR sont présents dans l’est de la RDC depuis la fin du génocide des Tutsi rwandais de 1994 organisé par le pouvoir hutu à Kigali. Plusieurs de leurs fondateurs et combattants sont recherchés par la justice internationale pour leur participation à ces massacres. Opposés au président rwandais Paul Kagame, qui a pris le pouvoir à l’issue du génocide, ces 1 500 à 2 000 combattants, selon les estimations, n’ont mené aucune action d’envergure en territoire rwandais depuis plusieurs années.
Depuis le 30 mai, environ 180 membres des FDLR ont déposé les armes. L’objectif de ces rebelles est de prouver leur volonté de paix, dans l’espoir d’une ouverture d’un dialogue avec Kigali, qui s’y refuse catégoriquement.
(Avec AFP)
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...