Maroc : le rappeur « Lhaqed » de nouveau condamné à une peine de prison
Le rappeur marocain Mouad Belghouate, plus connu sous le nom de « Lhaqed », a été condamné mardi à quatre mois de prison en raison de nouveaux démêlés avec les forces de l’ordre. C’est sa troisième condamnation en moins de trois ans.
Il est une des figures du mouvement du 20-Février. Le rappeur Mouad Belghouate, surnommé "Lhaqed" ("l’enragé") au Maroc, a été condamné mardi 1er juillet à quatre mois de prison, à la suite de nouveaux déboires avec les forces de l’ordre. Âgé de 26 ans, le chanteur avait été arrêté en mai en marge d’une rencontre de football et inculpé pour "ébriété sur la voie publique", "atteinte à agents des forces de l’ordre", "insultes" et "vente de billets au marché noir".
Condamné par un tribunal d’Aïn Sebaa, près de Casablanca, pour ces deux premiers chefs d’inculpation, le rappeur, qui n’a cessé de clamer son innocence, a écopé de quatre mois de prison ferme. Il devra aussi verser 15 000 dirhams (1 350 euros) aux deux policiers qui s’étaient portés partie civile, ainsi qu’une amende de 500 dirhams (45 euros).
Le jugement a été rendu en l’absence du prévenu et de ses avocats, qui se sont retirés lors de la dernière audience, déplorant que le tribunal n’ait "retenu aucune de (leurs) requêtes", dont "la convocation des officiers de police judiciaire ayant rédigé les PV" et celle "des témoins à décharge".
>> Lire aussi Maroc : rappeurs et sans reproches
Depuis un mois et demi en prison
Le rappeur, lauréat en 2012 du prix de l’intégrité de l’ONG Transparency Maroc, est incarcéré depuis un mois et demi à la prison d’Oukacha, d’où il était sorti en mars 2013 après avoir purgé une peine d’un an pour "outrage à la police", en raison d’un clip diffusé sur Youtube. Il lui avait alors notamment été reproché un photomontage d’un policier dont la tête avait été remplacée par celle d’un âne.
"Lhaqed" est proche du mouvement du 20-Février, né durant le printemps arabe, qui réclame des réformes politiques et sociales profondes au Maroc. Les activités du 20-F ont décliné depuis plus d’une année, les militants dénonçant une forte répression à leur égard. Les autorités affirment de leur côté que l’essentiel des revendications ont été satisfaites avec l’adoption, à l’été 2011, sur initiative royale, d’une nouvelle Constitution.
(Avec AFP)
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