Mort des jeunes Israéliens : des « assassinats de sang-froid », selon Benjamin Netanyahu

Une quinzaine de jours après leur enlèvement, le 12 juin, les trois jeunes Israéliens enlevés ont été retrouvés morts dans le sud de la Cisjordanie occupée. Des « assassinats de sang-froid », selon le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui a promis de « faire payer » le Hamas islamiste.

Des soldats israéliens menant des recherches pour retrouver les trois jeunes captifs. © AFP

Des soldats israéliens menant des recherches pour retrouver les trois jeunes captifs. © AFP

Publié le 1 juillet 2014 Lecture : 3 minutes.

Israël est sous le choc. Les trois jeunes enlevés le 12 juin, Eyal Yifrach, 19 ans, Naftali Frankel et Gilad Shaer, 16 ans tous les deux, étudiants dans des écoles religieuses de colonies juives, ont été retrouvés morts aux environs de la localité de Halhoul, près de la route où ils ont été vus pour la dernière fois, faisant de l’auto-stop.

"Vers 17H00 (14H00 GMT), l’armée israélienne a découvert les trois corps dans notre zone de recherches dans le nord-ouest du district de Hébron", a déclaré aux journalistes un porte-parole militaire, le lieutenant-colonel Peter Lerner.

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Les cadavres ont été transférés pour autopsie afin de les identifier définitivement et de vérifier la date du décès, probablement intervenue peu après l’enlèvement, selon les médias israéliens.

"Ils ont été kidnappés et assassinés de sang-froid par des animaux à la forme humaine", a déclaré Benjamin Netanyahu.

"Le Hamas est responsable et le Hamas paiera", a-t-il affirmé.

"Si les occupants se lancent dans une escalade ou une guerre, ils ouvriront sur eux les portes de l’enfer", a déclaré un porte-parole du Hamas à Gaza, Sami Abou Zouhri, mettant en doute la "version israélienne" de l’enlèvement.

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Le cabinet de sécurité israélien, qui comprend les principaux ministres, s’est réuni pendant plusieurs heures lundi soir à Jérusalem sous la présidence de M. Netanyahu, a précisé la radio publique israélienne. Il doit se réunir à nouveau mardi soir.

Gaza violemment bombardée

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Par ailleurs, l’armée de l’air israélienne a violemment bombardé la bande de Gaza dans la nuit de lundi à mardi, mais sans faire de victimes, selon des journalistes de l’AFP.

Ce ne sont pas moins de 30 frappes qui ont touché le territoire, visant des terrains d’entraînement de groupes armés, selon le ministère de l’Intérieur du Hamas. Des chasseurs F-16 ont notamment ciblé des bases du Hamas et du Jihad islamique à Khan Younès et Rafah, dans le sud de l’enclave, a précisé la branche armée du Hamas.

Auparavant, une roquette tirée de Gaza s’était abattue sur le sud d’Israël sans faire de dégât, selon l’armée.

Un raid de l’armée israélienne mené contre le camp de réfugiés de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, a oté la vie à un jeune Palestinien mardi matin, a-t-on indiqué de source palestinienne, tout en précisant que l’incident n’était apparemment pas lié aux opérations en cours dans le sud du territoire.

Le chef de l’État israélien Shimon Peres a exprimé son chagrin, ajoutant: "Notre détermination dans le combat contre le terrorisme n’en sera que renforcée".

Le président américain Barack Obama a condamné "dans les termes les plus forts possibles cet acte de terrorisme insensé commis contre des jeunes innocents".

De son côté, le Hamas, qui a nié être impliqué dans le rapt mais a salué l’opération, a promis à Israël "les portes de l’enfer" en cas d’offensive contre lui.

Éviter le scénario des représailles

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon a exhorté "les autorités israéliennes et palestiniennes à travailler ensemble à retrouver et traduire rapidement en justice les responsables", fustigeant "cet acte haineux perpétré par des ennemis de la paix".

Le président Mahmoud Abbas a convoqué lundi soir une réunion d’urgence de la direction palestinienne, selon son porte-parole, Nabil Abou Roudeina.

L’accord de réconciliation conclu entre la Fatah de Mahmoud Abbas et le Hamas, qui a conduit le 2 juin à la formation d’un gouvernement de consensus commun à la Cisjordanie et à Gaza, déjà miné par l’enlèvement, semblait de plus en plus menacé.

Des milliers de militaires israéliens encerclaient lundi soir Halhoul et la ville de Hébron, empêchant tout accès ou sortie de la ville.

L’armée israélienne a démoli dans la soirée les maisons des deux principaux suspects de l’enlèvement, deux membres du Hamas à Hébron, toujours recherchés.

L’organisation israélienne de défense des droits de l’homme B’Tselem a condamné l’enlèvement et le meurtre et adressé ses condoléances aux familles, des trois étudiants, tout en "appelant le gouvernement israélien à s’abstenir d’actes de vengeance" et "d’imposer un châtiment collectif".

Depuis l’enlèvement, selon une porte-parole militaire, l’armée israélienne a arrêté 420 Palestiniens en Cisjordanie, dont 305 membres du Hamas, et fouillé 2 200 bâtiments. Cinq Palestiniens ont été tués par des soldats israéliens depuis le début de l’opération.

Par ailleurs, la police a été mise en alerte sur tout le territoire israélien de crainte de représailles sur la minorité arabe ou les Palestiniens, selon les médias.

(Avec AFP)

 

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