Procès Pistorius : reprise du procès Pistorius après un mois d’examens psychiatriques
Après un mois d’examens psychiatriques pour vérifier s’il était pénalement responsable lors du meurtre de sa petite amie Reeva Steenkamp, le champion paralympique sud-africain Oscar Pistorius revient lundi devant un tribunal de Pretoria.
Oscar Pistorius est de retour devant la justice sud-africaine. Après un mois de tests psychiatriques, destinés à vérifier s’il était pénalement responsable au moment du meurtre de sa petite amie, Reeva Steenkamp, le champion paralympique est attendu lundi 30 juin devant le tribunal de Pretoria où il est jugé depuis le 3 mars.
Le sportif double amputé, mondialement connu pour sa participation aux Jeux olympiques de Londres 2012 avec les valides, est passible de la prison à vie, soit 25 ans de réclusion incompressible. Il plaide non coupable depuis le début du procès, ajourné à plusieurs reprises pour divers motifs.
La dernière audience remonte au 20 mai, quand la juge sud-africaine Thokozile Masipa, à la demande de l’accusation, avait désigné trois psychiatres et un psychologue. Objectif : évaluer la santé mentale du jeune homme et vérifier si, au moment du crime, il souffrait d’un trouble qui aurait pu le rendre pénalement non responsable de son acte.
Oscar Pistorius, 27 ans, n’a pas été placé en observation permanente, mais a dû subir un mois de tests à l’hôpital psychiatrique Weskoppies de Pretoria. Les conclusions écrites des quatre cliniciens doivent atterrir lundi sur le bureau du juge et être mises également à la disposition du parquet, de la défense du champion et des médias. L’audience reprendra à 09h30 (07h30 GMT).
Personnalité égocentrique
"Nous sommes prêts pour poursuivre la semaine prochaine et la suivante", a déclaré une source proche du parquet. Un contretemps de procédure n’est cependant pas complètement exclu, l’un des psychiatres ayant fait un malaise cardiaque jeudi soir. Le résultat de cette expertise psychiatrique pourrait modifier radicalement le cours d’un procès très médiatisé. Brian Weber, un des avocats de Pistorius, n’a pas voulu dire comment s’étaient passés les tests, confirmant seulement que le sportif avait honoré tous ses rendez-vous. "Je n’ai pas à m’exprimer là-dessus, c’est du ressort de la vie privée", a-t-il dit.
"S’ils (les experts) n’ont rien de trouvé de particulier, le procès continuera comme si de rien n’était, estime Sean Kaliski, un expert psychiatre du Cap habitué des prétoires. S’ils diagnostiquent un problème psychiatrique, cela peut servir de circonstances atténuantes, mais si c’est sérieux, c’est l’internement en hôpital psychiatrique pour une durée indéfinie". Selon lui, il serait surprenant que le trouble anxieux généralisé puisse être retenu comme un facteur de réduction de la peine, à l’instar de maladies graves comme la schizophrénie. Ce serait une première mondiale.
Pistorius, 27 ans, connaissait Reeva Steenkamp depuis trois mois quand il l’a abattue chez lui le 14 février 2013, aux premières heures de la Saint-Valentin. Accusé de l’avoir tuée après une dispute, Pistorius affirme qu’il se croyait attaqué par un cambrioleur quand il a tiré quatre coups de feu sur la porte des WC de la salle de bains de sa chambre. Il n’a jamais lui-même soulevé le problème de son éventuelle irresponsabilité pénale ou d’un quelconque trouble psychique.
Une "terrible erreur" selon Pistorius
Lors de son interrogatoire à la barre en avril, il a affirmé avoir fait "une terrible erreur". Le sportif vedette a aussi suggéré qu’il n’était pas rationnel lorsqu’il a déchargé son 9 mm, déclarant "n’avoir pas eu le temps de réfléchir" et avoir tiré "par accident". "Je n’avais pas l’intention de tuer Reeva, ni personne d’autre", a-t-il affirmé, se retranchant derrière la thèse d’une action involontaire.
Pour compléter cette description d’un état de confusion mentale apparente, une psychologue citée par sa défense, Merryll Vorster, a affirmé que Pistorius, qui vivait constamment armé, souffrait d’un trouble anxieux généralisé depuis son enfance. Né sans péronés, Pistorius a été amputé des pieds à l’âge de 11 mois, équipé de prothèses et poussé malgré son handicap vers le sport à haute dose, à l’image des jeunes Sud-Africains blancs de son âge.
C’est après une blessure au rugby qu’il s’est tourné vers l’athlétisme à l’adolescence, s’imposant comme une bête de compétition sur ses lames de carbone en forme de pattes de félin et accumulant les trophées (six médailles d’or entre 2004 et 2012). L’accusation soutient que le sportif ne vivait pas dans la peur permanente de l’insécurité ou de l’agression mais qu’il avait développé une personnalité égocentrique avec une propension à se montrer instable, dominateur et fuyant en permanence ses responsabilités.
(Avec AFP)
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