Nigeria : double-attentat meurtrier à Maiduguri, quatre Occidentaux enlevés à Kaduna

La ville de Maiduguri, dans le nord du pays, a de nouveau été frappée par un double attentat suicide meurtrier attribué à Boko Haram, mercredi. Par ailleurs, à Kaduna, dans le centre du Nigeria, deux Américains et deux Canadiens ont été enlevés par un groupe armé non identifié qui a également tué deux policiers.

Des secours prennent en charge une victime d’un attentat suicide commis à Maiduguri, le 16 août 2017. © Jossy Ola/AP/SIPA

Des secours prennent en charge une victime d’un attentat suicide commis à Maiduguri, le 16 août 2017. © Jossy Ola/AP/SIPA

Publié le 17 janvier 2018 Lecture : 3 minutes.

« Je peux confirmer que 10 personnes sont mortes dans l’attaque », a déclaré Ibrahim Liman, responsable local d’une milice qui combat les islamistes aux côtés de l’armée, au sujet de l’attentat qui a frappé Maiduguri. Il a aussi fait état de 52 blessés. Ce double attentat suicide a été perpétré par deux jeunes adolescentes, dans le nord-est du Nigeria, rapporte l’Agence France Presse (AFP).

Les kamikazes avaient environ 13 ans

Les explosions ont eu lieu dans un marché fréquenté principalement par des déplacés d’un camp voisin, dans le quartier de Muna Garage de Maiduguri, la capitale de l’État du Borno, frappé depuis 2009 par l’insurrection du groupe jihadiste Boko Haram.

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« Deux mineures âgées d’environ 13 ans se sont fait exploser dans le marché vers 16H10 (15H10 GMT). La première dans une zone peu fréquentée du marché, la seconde, quelques secondes plus tard, dans un secteur bondé. C’est là qu’ont été recensées la plupart des victimes », a précisé Ibrahim Liman.

Ces informations ont été confirmées par un habitant de la ville, Dahiru Bulama, qui a ajouté que l’armée a établi un périmètre de sécurité autour du marché pour faciliter l’évacuation des blessés vers des hôpitaux.

« Nous n’avons pas été autorisés à nous rapprocher, mais j’ai vu une voiture garée de l’autre côté de la route, elle était recouverte de sang et de chair », a-t-il témoigné.

Si le double attentat n’a pas été immédiatement revendiqué, l’utilisation de deux jeunes adolescentes pour ce double attentat porte la marque du groupe islamiste armé Boko Haram, qui a déjà utilisé à de nombreuses reprises des femmes et des fillettes pour attaquer des cibles non protégées, comme des marchés, des camps de déplacés ou des mosquées.

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Le 21 novembre, un autre attentat-suicide dans la mosquée de Mubi (Etat d’Adamawa) a tué au moins 50 fidèles musulmans. Depuis plusieurs mois, les raids menés sur les villages, les attentats-suicide ou les attaques menées par le groupe jihadiste Boko Haram contre l’armée nigériane, se sont multipliés dans le nord-est du Nigéria, région dévastée par huit années de conflit.

Quatre Occidentaux enlevés, deux policiers tués

Par ailleurs, mercredi également, mais dans l’État de Kaduna, dans le centre du pays, des « hommes armés non identifiés » ont tendu une « embuscade » à quatre expatriés alors qu’ils avaient quitté la ville de Kaduna pour faire route vers la capitale fédérale, Abuja. Leur escorte policière a été tuée par balles.

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Vers 19h (heure locale), les ravisseurs « ont engagé d’intenses échanges de tirs avec les deux policiers qui escortaient les expatriés et qui ont malheureusement perdu la vie », a-précisé Mukhtar Aliyu, porte-parole de l’État de Kaduna.

« La police fait tout son possible pour les secourir » et a déployé « tous les moyens à notre disposition (dont des unités spéciales anti-kidnapping) pour les retrouver vivants et arrêter les ravisseurs », a-t-il assuré. Il n’a toutefois pas fourni davantage de détails sur l’identité des quatre otages.

Contacté par l’AFP, un porte-parole de l’ambassade des États-Unis n’a pas souhaité commenter ces informations. L’ambassade canadienne n’était pas joignable.

Pas de revendication

Si le Nigeria est en proie depuis 2009 à l’insurrection sanglante du groupe jihadiste Boko Haram, les enlèvements pour rançon sont aussi très fréquents au Nigeria, où des personnalités fortunées et leurs familles sont généralement ciblées par des gangs criminels. Les victimes sont souvent libérées après quelques jours, une fois le versement de la somme effectué.

Quatre Britanniques, dont un mari et son épouse appartenant à une organisation caritative chrétienne, avaient été enlevés par des rebelles le 13 octobre dernier près de Warri, dans l’État du Delta (sud-est).

Le gouvernement britannique avait annoncé en novembre qu’un des otages, Ian Squire, avait été tué lors de sa captivité, les trois autres otages ayant pu être libérés et rentrer chez eux.

Mi-octobre, un prêtre italien, Maurizio Pallu, avait également été enlevé près de la ville de Benin, dans l’Etat d’Edo, voisin du Delta, par un groupe de miliciens armés. Il avait été libéré cinq jours plus tard.

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