Affaire Tomi : l’ex-patron du GIGN, Frédéric Gallois, mis en examen à Paris
Nouveau rebondissement dans l’affaire Tomi. Selon une source judiciaire qui s’exprimait jeudi, un ex-patron des forces spéciales de la gendarmerie française, Frédéric Gallois, a été mis en examen à Paris pour faux et usage de faux et recel d’abus de confiance dans l’enquête visant l’homme d’affaires corse, figure du jeu en Afrique.
Mis à jour à 18h14
L’enquête se poursuit dans l’affaire Tomi. Frédéric Gallois, ancien patron des forces spéciales de la gendarmerie française, a été mis en examen à Paris. L’ancien chef du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), désormais dirigeant d’une société de sécurité, Gallice Security, a été inculpé de faux et usage de faux et recel d’abus de confiance.
Le magistrat instructeur n’a en revanche pas retenu le chef de corruption d’agent public étranger, ont indiqué des sources judiciaires contrairement à ce que l’une d’elles avait initialement affirmé.
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"Frédéric Gallois est poursuivi pour un contrat de sécurité entre Gallice Security et l’État malien", a précisé la source, ainsi que pour des contrats et des factures concernant le PMU camerounais et une autre société située à Douala, la capitale économique du Cameroun. Les enquêteurs s’intéressent notamment aux liens entre Michel Tomi et le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta.
Des contrats douteux au Cameroun et au Mali
L’enquête a débuté après un signalement de la cellule antiblanchiment du ministère français des Finances, Tracfin, et a conduit les enquêteurs à disséquer le train de vie de Michel Tomi et de son entourage.
>> Lire aussi : "Michel Tomi en garde en vue, la justice française enquête sur ses liens avec IBK"
Lors des perquisitions chez lui, 1 048 000 euros en liquide ont été saisis, selon une source proche de l’enquête. S’il a été laissé libre, une caution de deux millions d’euros a été imposée à Michel Tomi dans le cadre de son contrôle judiciaire. "Les enquêteurs sont convaincus qu’il perçoit plusieurs centaines de milliers d’euros par mois", selon une source judiciaire.
Parmi les autres mis en examen figurent la première épouse de Michel Tomi, une autre femme de son entourage proche, son homme à tout faire et, outre Frédéric Gallois, deux autres dirigeants d’entreprises de fourniture de matériel militaire, des uniformes pour l’un, et de fabrication de vedettes militaires pour l’autre. Tous trois ont passé des contrats en Afrique, notamment au Cameroun et au Mali. Les enquêteurs sont convaincus qu’ils les ont obtenus par l’entremise de Michel Tomi, indique la source judiciaire.
L’ombre d’IBK
"Michel Tomi est franco-gabonais, il ne réalise pas un centime de chiffre d’affaires en France", a réagi son avocat, Jean-Dominique Lovichi, après la mise en examen de son client. "Il est très difficile de concevoir une fraude fiscale pour quelqu’un qui paie l’intégralité de ses impôts au Gabon". Interrogé sur les liens entre Michel Tomi et le président malien, M. Lovichi a réfuté toute corruption pour l’obtention de contrats. "On a le droit d’être ami avec un chef d’État étranger", a tranché l’avocat.
>> Lire aussi : "IBK renonce à déposer plainte contre Le Monde dans l’affaire Tomi"
(Avec AFP)
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