Philippe Troussier : « Face à la France, le Nigeria jouera essentiellement en contre »
Ancien sélectionneur du Nigeria (1997), Philippe Troussier a analysé pour « Jeune Afrique » la prestation des Super Egales, battus mercredi par l’Argentine (2-3) mais qualifiés pour les huitièmes de finale, où ils affronteront la France lundi 30 juin à Brasilia.
Jeune Afrique : quel sentiment général vous a laissé cette rencontre entre l’Argentine et le Nigeria (> le récit du match ici) ?
Philippe Troussier : C’était un peu étrange. À partir du moment où la Bosnie-Herzégovine a mené 2-0 contre l’Iran, ce dont les Nigérians ont été informés, le match a clairement baissé en intensité. Les Super Eagles étaient quasiment qualifiés, ils ont géré et on ne peut pas vraiment leur en faire le reproche. Il ne faut donc pas tirer d’enseignements définitifs de leur prestation. D’ailleurs, je pense que leur match face à la Bosnie-Herzégovine (1-0, le 21 juin) était plus révélateur.
La défense nigériane, réputée solide, a craqué à trois reprises, dont deux fois sur des coups de pied arrêtés…
Et pourtant, le Nigeria n’a pas été poussé dans ses derniers retranchements par l’Argentine, qui était déjà qualifiée et qui a joué un match amical amélioré ! La défense des Super Eagles a en effet affiché certaines faiblesses. Il y a eu des erreurs de concentration, de placement. Heureusement que Vincent Enyeama a réalisé quelques arrêts…
Où se situent selon vous les points forts de cette équipe ?
C’est une équipe athlétique. Offensivement, il y a pas mal de qualité. Outre Musa, qui a inscrit les deux buts face à l’Argentine, il y a Emenike, qui apporte sa puissance, et Odemwingie, très vif. Mais par rapport à la génération que j’ai connue quand j’entraînais cette sélection – Okocha, Kanu, Amokachi, Oliseh, etc – il y a beaucoup moins de talents individuels.
Les Super Eagles vont affronter la France lundi 30 juin en huitièmes de finale. À quoi vous attendez-vous ?
La France sera le favori de ce match. Elle aura sans doute la maîtrise du ballon à 70 %. Le Nigeria de Keshi va probablement évoluer de manière assez regroupée, dans un schéma en 4-5-1, identique à celui utilisé contre l’Argentine. Et il va essentiellement jouer en contre. Ce ne sera pas simple pour les Bleus. Il faudra qu’ils se méfient des Nigérians, même s’il ne faut pas les diaboliser.
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