Kenya : un gouverneur arrêté pour son implication présumée dans des attentats

La police kényane a annoncé jeudi avoir arrêté le gouverneur du département de Lamu, dans le cadre de l’enquête sur les récents massacres ayant fait plus de 60 morts dans sa région, située sur la côte du Kenya. Celui-ci devrait être déféré jeudi devant un tribunal.

Un camp à Lamu, le 21 juin 2014, après plusieurs attaques armées sur la côte. © AFP

Un camp à Lamu, le 21 juin 2014, après plusieurs attaques armées sur la côte. © AFP

Publié le 26 juin 2014 Lecture : 2 minutes.

"Le gouverneur du département de Lamu a été arrêté en lien avec les récents massacres de plus de 60 personnes dans sa circonscription" de la côte du Kenya, a annoncé la police kényane, jeudi 26 juin.

"Le gouverneur Issa Timamy a été arrêté mercredi soir dans la localité de Lamu et devrait être déféré jeudi devant un tribunal", a indiqué le chef de la brigade criminelle, Ndegwa Muhoro, sans préciser les chefs d’accusation. "Le gouverneur est en garde à vue", a-t-il encore déclaré. "Il y a différentes charges pesant contre lui, liées aux attaques", a-t-il ajouté sans donner d’autres détails.

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Les 15 et 16 juin, une soixantaine de personnes avaient été tuées dans la localité de Mpeketoni, puis dans un village proche, par des hommes armés. Au moins cinq personnes ont également été tuées dans la nuit de lundi à mardi dans la même zone, proche de l’archipel touristique de Lamu.

Réseaux politiques locaux ?

La police a également arrêté, mercredi 25 juin, 13 personnes, présumées membres du Conseil républicain de Mombasa (MRC), un groupe séparatiste de la côte kényane. Ils étaient soupçonnés de planifier des attaques "de nettoyage ethnique" dans la zone, a affirmé le ministère de l’Intérieur.

Les islamistes somaliens shebab ont revendiqué le double raid de la mi-juin, en représailles selon eux à l’intervention militaire kényane en Somalie. Mais le président Uhuru Kenyatta a nié leur implication et accusé des réseaux politico-criminels locaux, pointant implicitement du doigt l’opposition et son adversaire malheureux à la présidentielle de mars 2013, Raila Odinga.

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Ceux-ci ont farouchement nié ces accusations qui ont fait resurgir les vieilles tensions politico-ethniques dans le pays, encore traumatisé par les meurtrières violences post-électorales de fin 2007-début 2008. Le gouverneur arrêté, Issa Timamy, est membre du Forum démocratique uni (UDF), petite formation n’appartenant ni à la coalition gouvernementale ni à la principale coalition de l’opposition menée par Raila Odinga.

Cinq personnes suspectées tuées par la police

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Au moins trois personnes – un policier, le propriétaire d’un véhicule utilisé par les assaillants et le présumé utilisateur de plusieurs faux comptes shebab sur les réseaux sociaux – avaient déjà été arrêtées en lien avec les premières attaques. Cinq personnes, soupçonnées d’avoir participé aux raids sanglants, ont également été tuées par la police qui a affirmé avoir retrouvé en leur possession des fusils d’assaut Kalachnikov et des munitions.

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Les survivants de l’attaque de Mpeketoni interrogés par l’AFP ont raconté que le commando était composé d’une cinquantaine d’hommes, très organisés, parlant pour partie somali, portant un drapeau jihadiste et tuant aux cris de "Allah o Akbar" (Dieu est le plus grand), affirmant venger la mort de Somaliens tués par l’armée kényane en Somalie.

(Avec AFP)

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