Libye : faible participation aux législatives perturbées par des violences

Le climat d’insécurité dans le pays n’a pas permis mercredi une forte participation des Libyens aux législatives. Un scrutin pourtant crucial pour l’avenir de la transition démocratique dans un État qui s’enfonce dans l’anarchie depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.

Des Libyens dépouillent les bulletins de vote à Tripoli, le 25 juin 2014. © AFP

Des Libyens dépouillent les bulletins de vote à Tripoli, le 25 juin 2014. © AFP

Publié le 26 juin 2014 Lecture : 2 minutes.

Il n’y a pas eu d’engouement, le 25 juin, pour les législatives en Libye. Seulement 630 000 électeurs se sont présentés dans les bureaux de voite, soit un taux de participation de 42 %, selon des estimations préliminaires de la Haute commission électorale (Hnec). Une situation qui s’explique notamment par l’anarchie qui règne dans le pays depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.

Peu après la clôture du vote à 20 heures locales par exemple, le pays a été meurtri par l’assassinat de Salwa Bouguigis, une avocate et militante des droits de l’Homme, dont la mort a provoqué l’émoi parmi les politiciens et la société civile. Cette féministe libérale qui a participé activement à la révolution de 2011, a été attaquée chez elle à Benghazi, dans l’est du pays, par des hommes armés inconnus, selon un responsable de la sécurité publique.

la suite après cette publicité

Affrontements à Benghazi

Plus tôt, toujours à Benghazi, sept soldats ont été tués et plus d’une cinquantaine blessés dans des affrontements avec un groupe islamiste dans le sud de la ville. "C’est la Brigade (islamiste) de Rafallah Al-Sahati qui a ouvert le feu sur un convoi de l’armée qui passait à proximité de son quartier général, déclenchant les affrontements", a déclaré Ibrahim Al-Charaa, porte-parole des services de sécurité dans cette ville.

Toutefois, ces heurts n’ont pas interrompu l’opération électorale, selon Jamel Bougrine, le chef de la Hnec à Benghazi.

Incidents à Al-Jemil et à Derna

la suite après cette publicité

Dans l’ouest du pays, la Hnec a dû en revanche suspendre le vote dans la ville d’Al-Jemil, après que cinq bureaux de vote ont été attaqués par des inconnus qui sont repartis avec les urnes, selon une source de sécurité locale.

Dans l’Est, les élections n’ont pas pu être organisées à Derna, ville contrôlée par des groupes islamistes radicaux où une source à la Hnec avait dit craindre des attaques.

la suite après cette publicité

Malgré ces incidents, la Hnec a annoncé en fin d’après-midi que le scrutin avait pu avoir lieu dans 98 % des quelques 1 600 centres de vote.

Dans les régions privées de vote en revanche, la loi prévoit que la Commission électorale décide sous 48 heures après la fin du scrutin du lieu et de la date de nouvelles élections. Dans l’immédiat, la Hnec estime à 16 le nombre de sièges non pourvus, sur 200. Seuls 1,5 million de Libyens s’étaient inscrits pour le scrutin contre plus de 2,7 millions en 2012 sur 3,4 millions d’électeurs éligibles.

Les Libyens étaient appelés à élire les 200 membres de la future Chambre, qui doit remplacer le Congrès général national (CGN, Parlement), la plus haute autorité politique et législative, dont la légitimité est contestée.

(Avec AFP)

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires