Abdoulaye Diop : « Il n’y a pas de compétition entre les différentes médiations » au nord du Mali
Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, réagit aux déclarations de Ramtane Lamara, son homologue algérien. Ce dernier a confié mardi en marge du sommet de l’Union africaine que des négociations entre le gouvernement malien et les groupes armés du nord du Mali auraient lieu à Alger la première quinzaine de juillet. Interview.
Jeune Afrique : À quelle date a été décidée la tenue d’une table ronde à Alger entre le gouvernement malien et les groupes armés du Nord ?
Abdoulaye Diop : Le président Ibrahim Boubacar Keïta a demandé en janvier à son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika, de s’impliquer pour ramener la paix dans le nord du Mali. Nous avons depuis régulièrement des réunions bilatérales à Alger et à Bamako. Lors de la dernière réunion à Alger, le 15 juin, les autorités algériennes nous ont présenté les documents signés par les différents groupes armés. C’est à ce moment-là que nous avons convenu de cette table ronde.
Il s’agit de pourparlers préparatoires en vue d’engager le processus. Une fois que les discussions auront débuté, nous reviendrons signer un accord au Mali. Car d’autres communautés doivent être incluses dans les négociations.
Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et le Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) seront-ils présents ?
À Alger, deux documents ont été signés : la "déclaration d’Alger", le 9 juin, par le MNLA, le HCUA et le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) ; et une plateforme, le 14 juin, par le MAA, la coalition du peuple pour l’Azawad et la Coordination des mouvements et forces patriotiques de résistance. À notre connaissance tous ces mouvements seront donc présents.
Qui représentera le gouvernement malien ? Le ministre de la Réconciliation nationale ou le représentant spécial du président IBK ?
Je peux simplement vous dire que le gouvernement du Mali sera représenté et que les modalités de désignation feront l’objet d’une décision au niveau de l’exécutif. L’important est que nous sommes engagés dans ce processus, nous sommes prêts à rencontrer nos frères maliens pour discuter de toutes ces questions qui ne sont pas faciles. Nous avons espoirs que nous pourrons arriver à un accord dans le cadre de la ligne rouge que nous avons dessinée : pas d’indépendance ni d’autonomie, le respect de l’indépendance du territoire malien. Dans ce cadre, toutes les autres considérations peuvent être discutées.
La médiation algérienne a-t-elle pris le pas sur celles du Maroc, du Burkina Faso ou de la Mauritanie ?
Pour le moment, nous bénéficions des bons offices et des efforts de facilitation de l’Algérie dans le cadre des pourparlers exploratoires. Nous n’avons pas à choisir entre les différentes médiations, il n’a pas de compétition. L’important est l’avenir du Mali.
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Propos recueillis Malabo par Vincent Duhem
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