« Pays de merde » : 78 anciens ambassadeurs américains en Afrique adressent une lettre à Donald Trump

Les anciens diplomates ont appelé mardi le président américain à revoir ses propos sur l’Afrique, rappelant les « profonds liens » qu’entretient le continent avec les États-Unis.

Donald Trump à la Maison Blanche à Washington, le 27 février 2017. © Evan Vucci/AP/SIPA

Donald Trump à la Maison Blanche à Washington, le 27 février 2017. © Evan Vucci/AP/SIPA

Publié le 19 janvier 2018 Lecture : 2 minutes.

La polémique autour des propos de Donald Trump n’en finit plus de rebondir. 78 anciens ambassadeurs américains de 48 pays d’Afrique ont adressé, mardi 16 janvier, une lettre au président américain pour faire part de leur « profonde indignation » concernant ses déclarations.

Au cours d’une réunion dans le Bureau ovale de la Maison Blanche jeudi 12 janvier, Donald Trump aurait, selon le New-York Times et le Washington Post, qui citent plusieurs sources anonymes, demandé « pourquoi est-ce que toutes ces personnes issues de pays de merde viennent ici ? », faisant référence à plusieurs nations africaines, dont le Salvador et Haïti.

Nous espérons que vous réévaluerez votre vision de l’Afrique

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Dans leur lettre, les anciens ambassadeurs rappellent que l’Afrique « a de profonds liens historiques avec les États-Unis ». « Les États-Unis sont plus en sécurité […] et mieux équipés pour résoudre les problèmes auxquels l’humanité est confrontée lorsque nous travaillons, écoutons et apprenons de nos partenaires africains », poursuit ce courrier.

« Nous espérons que vous réévaluerez votre vision de l’Afrique, de ses citoyens et reconnaîtrez les importantes contributions que les Africains et les Africains-Américains ont fait et continuent à faire pour notre pays, notre histoire et les liens durables qui perdureront toujours entre l’Afrique et les États-Unis », concluent-ils.

« Troublant », « raciste », « offensant »

Cette réaction commune des anciens ambassadeurs est la dernière en date d’une longue liste. L’Union africaine (UA) a condamné le 12 janvier ces remarques « blessantes » et « dérangeantes ». Le président sénégalais Macky Sall s’est dit « choqué » par les propos du chef d’État américain.

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Le Botswana a également réagi dans un communiqué et convoqué l’ambassadeur des États-Unis pour lui faire part de son « mécontentement » au sujet des propos « racistes » employés par le président américain Donald Trump.

Des citoyens du Botswana résident aux États-Unis

Le gouvernement du Botswana a invité l’ambassadeur à « clarifier si le Botswana est perçu comme un « pays de merde » compte tenu du fait qu’il y a des citoyens du Botswana qui résident aux États-Unis ».

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« Que le 1er représentant des État-Unis s’exprime en ces termes est indigne, troublant et offensant », a réagi sur son compte Twitter la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), la Canadienne Michaëlle Jean.

Le lendemain de ce tollé, le président américain avait réagi avec une formule alambiquée sur Twitter : « Le langage que j’ai utilisé lors de la réunion était dur mais ce ne sont pas les mots utilisés », avait-il affirmé. Plusieurs parlementaires ont de leur côté affirmé avoir bien entendu ces mots, ou avoir eu confirmation de première main de la part de personnes présentes.

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