Algérie : fight club au FLN

La session du comité central du FLN organisée mardi à Alger a dégénéré. Les partisans de l’ancien secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem, ont été empêchés d’y assister par ceux de l’actuel patron de la formation au pouvoir, Amar Saadani. Et c’était violent !

Abdelaziz Belkhadem, le 6 mai 2012 à Alger. © Reuters

Abdelaziz Belkhadem, le 6 mai 2012 à Alger. © Reuters

BENJAMIN-ROGER-2024

Publié le 24 juin 2014 Lecture : 2 minutes.

L’ambiance est toujours aussi tendue au Front de libération nationale (FLN), le parti majoritaire en Algérie. Ce mardi 24 juin, elle a même franchement dégénéré en bataille rangée, à grands coups de poings et de ceintures.

Le FLN, parti du président Abdelaziz Bouteflika, organisait une session ordinaire de son comité central à l’hôtel Aurassi, à Alger. Vers 9h30, Abdelaziz Belkhadem, ancien secrétaire général du parti, desituté fin janvier 2013, se présente sur place avec une vingtaine de ses proches. Tous sont membres du comité central, mais une partie d’entre eux se voient empêchés d’accéder à la salle où se tiennent les débats.

la suite après cette publicité

Selon un témoin de la scène, le groupe de Belkhadem comptait inscrire à l’ordre du jour l’élection du secrétaire général. Les partisans d’Amar Saadani, élu fin août à la tête du parti dans des conditions très contestées, n’entendaient visiblement pas les laisser faire.

Face à l’exclusion de ses soutiens, Abdelaziz Belkhadem, par ailleurs "conseiller spécial" du chef de l’État, refuse d’assister au comité central. La tension monte. Une partie de ses sympathisants tentent alors d’entrer de force dans la salle, en passant par d’autres issues. Ils se heurtent violemment aux agents de sécurité du parti et à certains membres du clan Saadani. Des coups de poings et de ceinture partent, comme le montrent les photos et vidéos ci-dessous.

Dans l’hôtel Aurassi, le mardi 24 juin, lors de la session du comité central du FLN. © AFP

la suite après cette publicité

Vidéo tournée le 24 juin à l’hôtel Aurassi d’Alger. © L’éconews.com

la suite après cette publicité

Abdelaziz Belkhadem s’est exprimé auprès des journalistes présents sur place après les échauffourées. "Un tel comportement relève d’une tentative d’accaparer le parti", a-t-il déclaré à la presse, ajoutant qu’il fallait "se soumettre aux urnes" et que "les membres du comité central sont les seuls habilités à arrêter l’ordre du jour de la session".

Après le triste spectacle offert aujourd’hui, l’ambition de Belkhadem de reprendre la direction du parti apparaît compromise.

>> Lire aussi Algérie : le rêve de revanche de Belkhadem

___

Benjamin Roger

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires