« Comment truquer un match » : la Fédération de football du Ghana prise la main dans le sac ?

Alors que les Black Stars s’apprêtent à défier jeudi le Portugal pour espérer une place en huitième de finale de la Coupe du monde au Brésil, le journal britanique « The Telegraph » a publié lundi une enquête sur les matchs arrangés. Et la Fédération ghanéenne de football (GFA) de se retrouver pointée du doigt.

Le reporter du Telegraph à l’hôtel de l’équipe du Ghana au Brésil. © Capture d’écran/J.A

Le reporter du Telegraph à l’hôtel de l’équipe du Ghana au Brésil. © Capture d’écran/J.A

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Publié le 24 juin 2014 Lecture : 2 minutes.

Après "Fifagate", "GFAgate" ? L’enquête "Comment truquer un match [de football]" diffusée, le 23 juin, sur le site internet du Telegraph et sur Channel 4 Dispatches, met directement en cause Kwesi Nyantakyi, président de la Fédération ghanéenne de football (GFA), disposé, selon les deux médias britanniques, à arranger des matches internationaux pour l’équipe nationale du Ghana.

La scène se déroule début juin à l’hôtel St Regis Bal Harbour à Miami. Le président de la GFA a rendez-vous avec des représentants de Diamond Capital. À son insu, des journalistes et enquêteurs du Telegraph et de Channel 4 réussissent à s’y infiltrer. Au menu : la proposition d’organiser des matchs arrangées avec les Blacks Stars, en désignant en amont les arbitres pour avoir une mainmise sur les résultats. Une pratique interdite par la Fifa, mais qui ne semble déranger outre mesure Kwesi Nyantakyi. Au contraire. "Oui, c’est à ce quoi nous nous attendions", dit-il à ses interlocuteurs. Problème : une caméra cachée enregistre l’entretien…

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Extraits de la vidéo

Dans une autre video publiée par les médias britanniques, Christopher Forsythe, agent Fifa, et Obed Nkethiah, membre de la GAF, sont également piégés. On y voit le premier en train de vanter ses prouesses dans l’organisation des matches truqués.

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"Je vais me donner à 100 % pour cela et pour vous : le match, les arbitres, tout ! Ne vous inquiétez pas !" assure-t-il, en présence de son complice de la GFA. "Les arbitres peuvent changer le cours d’une rencontre de football. Si nous amenons les nôtres, vous pourrez les commander, leur parler, les voir", ajoute-t-il, glissant qu’il faudrait également leur réserver "quelque chose". "De la Fifa, en Suisse, jusqu’à la dernière fédération du Soudan du Sud, ça se passe de la même façon", conclue-t-il.

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Extraits de la vidéo

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"Nous n’avons jamais organisé des matchs de complaisance"

Depuis la publication de ces éléments à charge, Kwesi Nyantakyi a tenu à réagir sur le site de la GFA. Selon lui, les vidéos publiées ne représentent qu’une partie de la réalité. "Une représentation de demi-vérités et de demi-mensonges, explique-t-il. Nous n’avons jamais convenu d’organiser et nous ne comptons pas organiser des matchs de complaisance entre les Blacks Stars et n’importe quelle équipe."

Le président du GFA reconnaît toutefois avoir reçu la proposition d’organiser ce genre de matchs mais qu’il l’avait soumise au comité juridique de sa fédération pour examen "avant, éventuellement de donner son accord ou son refus". "Je n’avais même pas lu le contrat. Si j’avais accepté, je l’aurais signé. Comme je n’étais pas d’accord, le contrat n’a pas toujours été signé jusqu’aujourd’hui", martèle-t-il. "Il n’y a pas de quoi s’alarmer" donc, à ses yeux.

Mais The Telegraph qui dit avoir mené cette enquête pendant six mois, ne compte pas s’arrêter là. Le quotidien britannique a dépêché son reporter en chef, Gordon Rayner, au quartier général des Blacks Stars à Maceió, sur la côte brésilienne, pour tenter de s’entretenir avec Kwesi Nyantakyi sur l’affaire. Sans succès.

Extraits de la vidéo

En attendant, la GFA quant à elle a annoncé avoir déjà signalé ladite affaire auprès de la Fifa et de la CAF et que la police ghanéenne avait reçu mandat d’enquêter sur Christopher Forsythe et Obed Nketiah citées dans l’enquête du Telegraph. Kwesi Nyantakyi, lui, n’est pas inquiété. Pour l’instant.

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Par Trésor Kibangula

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